En Ille-et-Vilaine, les analyses de quatre exploitations laitières se révèlent positives. Les Services vétérinaires de trois départements sont mobilisés.
Les directions des Services vétérinaires sont sur les dents depuis l'apparition de traces de dioxine dans une laiterie de Loire-Atlantique qui collecte autour de Redon. « Le lait de quatre exploitations présente des taux supérieurs aux normes en vigueur », indique Didier Vaucel, directeur adjoint de la DSV d'Ille-et-Vilaine. Il ne révèle pas le nom de la laiterie ni le volume de lait concerné. « Le lait a été écarté du circuit de commercialisation et les animaux placés sous séquestre. »
Six tournées, représentant 68 exploitations (dont les deux tiers en Loire-Atlantique), font l'objet d'investigations. « Les premiers résultats anormaux sont apparus, début juin, lors des autocontrôles effectués par l'entreprise, poursuit Didier Vaucel. Des échantillons présentaient des traces de dioxine supérieures à la norme autorisée de 3 picogrammes par gramme de matière grasse. » Les résultats arrivent au compte-gouttes de deux laboratoires. Les quatre exploitations présentent des concentrations de dioxine entre 4,6 et 15,9 picogrammes. D'où provient la contamination ? « Aucun incinérateur n'est en service dans le secteur », note le représentant de la DSV. Deux pistes vont être explorées : « Les compléments alimentaires ingérés par les vaches. Et les épandages sur pâtures des boues résiduelles après le traitement de l'eau. »Les DSV ont lancé leurs propres analyses. Elles dureront de deux à quatre semaines. Des collectes dans le Morbihan et la Loire-Atlantique présentent aussi des traces de dioxine.
« Le contrôle fonctionne bien »
« Les mesures de précaution ont été prises, insiste Marcel Denieul, président de Cilouest, l'interprofession laitière. La mécanique de contrôle fonctionne bien. On poursuivra méthodiquement le travail d'enquête jusqu'à la source de contamination pour l'éliminer au plus vite. » Il songe au manque à gagner des agriculteurs. « D'autres cas se sont présentés dans le passé. Les éleveurs ont été indemnisés .» Les préfectures affirment que la situation ne présente aucun risque pour les consommateurs. « Il faut raison garder, souligne Marcel Denieul. On ne voudrait pas que nos concurrents néo-zélandais ou autres martèlent que le lait français est plombé à la dioxine. » Pour Patrick Baron, le président de la Confédération paysanne 44, « il faut être très prudent. Tout a bien fonctionné vis-à-vis du consommateur. Notre production laitière pourrait être vite déstabilisée par des informations alarmistes. » Laurent Kerlir, président de la FRSEA, souhaite « accompagner les collègues touchés par ces difficultés. »
Jean-Paul LOUÉDOC.