Dans la province d'Ica, le bilan est très lourd : des centaines de victimes et des dégâts considérables. Le séisme, d'une intensité de 8 sur l'échelle de Richter, a touché la capitale et la côte sud du pays, mercredi soir. Des régions restent injoignables.
« Nous avons des centaines de morts gisant dans les rues, des blessés dans les hôpitaux. Nous n'avons pas d'eau, pas de communications, les maisons se sont effondrées, les églises sont détruites. La ville est dévastée à 70 %. C'est indescriptible. » Juan Mendoza est maire de Pisco, 130 000 habitants. C'est une des villes les plus touchées par le séisme qui a secoué la côte sud du Pérou, mercredi soir. La première secousse, d'une intensité exceptionnelle de 8 sur l'échelle de Richter, s'est produite à 18 h 41. Elle a provoqué des scènes de panique dans la capitale et dans la province d'Ica. À Lima (8 millions d'habitants), dans le centre et dans les bidonvilles où beaucoup de maisons sont en adobe (de la terre séchée), les gens sont restés des heures dans la rue par crainte des répliques. Il y en a eu neuf, atteignant des magnitudes de 5,9. La ville était jonchée de décombres et de vitres. Le réseau de télécommunications a été interrompu pendant quelques heures. Les corps rassemblés aux coins des rues Mais c'est autour d'Ica, à 300 km au sud de Lima, que les victimes et les destructions ont été les plus nombreuses. L'état d'urgence a été décrété dans la province qui dénombre plus de 500 morts et 1 600 blessés. Bilan provisoire puisqu'il ne concerne que trois villes : Ica (320 000 habitants), Pisco et Chincha (180 000 habitants). Plusieurs régions touchées étaient encore injoignables, hier soir. Et de nombreux corps sont encore sous les décombres. Dans ces trois villes, les témoins décrivent des « maisons détruites, des édifices fissurés, des arbres et des poteaux téléphoniques abattus... » Les premiers secours évoquent « une grande dévastation ». Le docteur Ricardo Cabrera, de l'hôpital de Pisco, a expliqué à la radio que, « faute de morgue dans la ville, les corps ont été rassemblés sur la place principale et aux coins de rue ». À l'hôpital San José de Chincha, des blessés sont étendus sur le sol. Un plan de secours a été déclenché : aide humanitaire, hôpitaux en alerte rouge, fermeture des écoles... Mais « il est difficile à mettre en oeuvre », selon le gouvernement péruvien. Des routes, dont la panaméricaine, ont été coupées par le séisme. Les premiers secours ont mis sept heures pour faire Lima-Pisco, contre deux en temps normal. Dans la province d'Ica, les maires demandent des médicaments, des tentes de campagnes, des vivres, des médecins. Les autorités sanitaires réclament des hélicoptères pour transférer les blessés graves à Lima. Le président péruvien, Alan Garcia, tout en présentant ses condoléances aux familles des victimes, a déclaré que son pays avait échappé de peu à un désastre : « Heureusement le nombre de morts n'est pas élevé pour un séisme de cette force. » Le chef du gouvernement, Jorge Del Castillo, craint, lui, l'alourdissement du bilan.
• Le risque d'un tsunami écarté. L'épicentre du séisme était dans l'océan Pacifique, à 169 km au sud de Lima, à une profondeur de 47 km. Une alerte au tsunami avait donc été déclenchée, mercredi soir, pour tous les pays d'Amérique latine ayant une côte pacifique, du Chili au Mexique. Elle a été levée dans la nuit. De fortes vagues ont néanmoins provoqué d'importants dégâts matériels dans la région d'Ica.