Pas de vacances pour les acteurs de la consultation qui doit aboutir fin octobre. Parties prenantes, les organisations écologistes restent critiques. Lundi 30 juillet, le groupe de travail « Construire une démocratie écologique » a tenu sa deuxième séance de travail. Au menu : « Partager les savoirs ».
Le 26 juillet, c'est le groupe « biodiversité et ressources naturelles » qui se réunissait pour la deuxième fois en dix jours. L'été n'est pas au farniente pour ceux qui préparent le « Grenelle de l'environnement ». Lancée, en mai, par Alain Juppé, reprise en main par son successeur au ministère de l'Écologie, du Développement et de l'Aménagement durable, le Grenelle de l'environnement doit, selon Jean-Louis Borloo, enclencher « une véritable révolution écologique ».
La mission assignée aux six groupes de travail : élaborer, pour la mi-septembre, des propositions d'actions, chacun dans leur domaine (changement climatique et énergie, biodiversité et ressources naturelles, production et consommation durable, environnement et santé, démocratie écologique, emploi et compétitivité). Suivront des débats régionaux, un débat national sur Internet et une consultation du Conseil économique et social. L'étape finale, en octobre, consistera à sélectionner « 15 ou 20 mesures concrètes » pour dresser « un plan d'action ».
Aigreurs et jalousies C'est la première fois que l'État, les collectivités locales, les ONG, les syndicats et le patronat se retrouvent ainsi pour parler développement durable. Dès leurs premières réunions, le 16 juillet, les groupes de travail ont cependant fait l'objet de critiques, venant principalement des organisations écologistes, qui se sentent sous-représentées.
Elles détiennent 48 places, réparties dans les six groupes. Chacun de ces groupes devait initialement compter 40 participants, mais, au dernier moment, une dizaine de « personnalités morales associées » sont venues agrandir le cercle. Désignés par le ministère, ces experts ou « grands témoins » ont donné l'impression de fausser le jeu de la représentativité. Ils ont été choisis « sans concertation préalable », reproche l'Alliance pour la planète. Au départ, déjà, la constitution des collèges a provoqué jalousies et irritations. Jacky Bonnemains, le président de Robin des Bois, digère mal de ne pas avoir été invité et s'estime victime d'un « traitement discriminatoire ». De même, le réseau Sortir du nucléaire est resté à la porte.
Dans son édition du 11 juillet, Le Canard enchaîné, s'étonnait, en revanche, que la minuscule association Écologie sans frontière compte parmi les neuf associations jugées dignes, par le ministère, de participer aux travaux. La méthode aussi suscite des réserves. Nul ne sait encore comment le tri sera fait pour parvenir aux « 15 à 20 mesures concrètes » demandées par Jean-Louis Borloo. Cet objectif lui-même fait question. « 15 à 20 en tout, ça veut dire quatre mesures pour le climat ? Je ne pense pas que ça suffise pour régler le problème », commentait Sandrine Mathy, du Réseau action climat, à l'issue de la première réunion. « Est-ce que ça va être une énième discussion ou de réelles négociations ? », s'interroge Florence Couraud du Cnid (Centre national d'information sur les déchets). Pour d'autres, plus optimistes, ce flou est inévitable. « Il s'agit d'un exercice totalement inédit qui va s'inventer au fur et à mesure que nous avancerons », pense Jean-Paul Besset de la Fondation Nicolas Hulot. Serge POIROT.
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