Quatre gorilles des montagnes assassinés, sans raison apparente, le total se porterait à neuf depuis le début de l’année. Contrairement à la plupart des massacres de ces grands singes, personne n’a débité les cadavres pour en tirer de la viande, ou tenté de s’emparer d’un petit. Une exécution sommaire, dans la tradition du grand banditisme.
Quel crime ces paisibles primates ont-ils commis, qui justifierait d’être puni de mort? Ils gêneraient des trafiquants de charbon de bois. Vous ne rêvez pas, on ne parle ni d’or, ni de diamants, ni de minerai rare, ni de pétrole: le bois calciné est devenu un business juteux dans le parc de Virunga. Des millions de dollars gagnés en brûlant la forêt in situ, et des incendiaires qui ne supportent pas la présence des singes qui attirent gardes et touristes.
La bonne nouvelle, c’est qu’un gorille est né en captivité, dans l’est du parc de Virunga. C’est toujours ça de pris mais au rythme des tueries, les quelques 380 gorilles des montagnes de la région n’auront pas le temps d’adopter leurs frangins nés sous la protection des défenseurs de la biodiversité.
La suite de l’histoire, c’est New Scientist qui la raconte brièvement: les six survivants de la famille Rugendo seront désormais protégés 24/24 par des gardes du corps armés.
Photo © International Gorilla Conservation Program. Les quatre gorilles retrouvés le 23 juillet. Voir aussi le Gorilla Fund, fondé par Diane Fossey.