Le Niger a confirmé que le monopole dont jouissait Areva depuis 40 ans sur l'exploitation et la vente de son uranium touchait à sa fin.
Le Niger a annoncé la fin du "monopole" du champion français du nucléaire Areva sur la prospection, l'exploitation et la vente de son uranium. "Le Niger est déterminé à mettre en oeuvre une politique de diversification de ses partenaires, ce qui signifie que le monopole que détenait Areva dans notre pays est cassé", a déclaré la ministre nigérienne des Affaires étrangères, Aïchatou Mindaoudou à la télévision publique.
Areva est le premier employeur privé du Niger, où il exploite depuis 40 ans deux gisements. Le Niger est quant à lui le troisième producteur mondial d'uranium. Malgré les relations historiques entre les deux parties, leurs rapports se sont tendus depuis juin. En juillet a même été expulsé Dominique Pin, le patron local d'Areva, accusé de financer les rebelles touaregs du Mouvement des Nigériens pour la justice (MNJ), mouvement actif dans le nord désertique du pays, région justement riche en gisements d'uranium.
Mamadou Tandja, le président du Niger, accuse également Areva de chercher à empêcher d'autres compagnies étrangères concurrentes de s'installer dans la zone pour exploiter l'uranium. Du coup, même si Areva et le Niger avaient récemment paru enterrer la hache de guerre en renouvelant jusqu'à fin 2007 les accords qui les lient, Aïchatou Mindaoudou indique désormais que les conditions sont valables uniquement pour l'année en cours et que de futures "négociations globales" auront lieu avec Areva pour déterminer les prix pour "l'année 2008 et au delà".
En outre, Areva ne bénéficiera pas de traitement de faveur des autorités du Niger. "Tout comme les autres partenaires, le groupe français a demandé une serie de permis de prospection qui sont à l'étude. Si Areva remplit les conditions, les permis lui seront donnés, si non ils ne lui seront pas donnés", a indiqué la ministre.
Pour montrer sa bonne volonté (ou cédant à la pression), Areva a annoncé qu'il allait verser un acompte sur dividende de 23 millions d'euros au Niger. Ce dernier est crucial pour Areva puisqu'il constitue sa deuxième source d'approvisionnement avec 40% à 45% de ses tonnages d'uranium suivant les années, juste derrière le Canada.