Le prochain sommet de Bali se donne comme objectif de tracer la feuille de route des négociations devant mener à un nouvel accord global pour lutter contre le réchauffement climatique, devant remplacer à terme le Protocole de Kyoto. Cette réunion est très importante.
En effet, les 20 à 30 prochaines années seront cruciales pour atténuer le réchauffement planétaire. Si rien n'est fait, des villages entiers risquent de disparaître devant la progression du désert, des grandes vagues de migrations de « réfugiés climatiques » pourraient apparaître... Les pouvoirs publics ont pourtant les moyens d’anticiper le danger comme l’ont rappelés les spécialistes mondiaux du climat à l'issue de plusieurs réunions dont celle de Bangkok.
Face à ce phénomènes dont la portée dépasse largement le cadre national, l’humanité est contrainte d’apporter une réponse globale. Or nos sociétés, organisées selon un découpage étatique, ont du mal à dépasser leur égoïsme national pour assumer leur responsabilité.
Le réchauffement de la planète ne fait malheureusement pas encore l’objet d’une action concertée suffisamment efficace pour éviter à la terre de sombrer dans un chaos climatique. Principal obstacle à la mise en oeuvre d’instruments de lutte contre ce danger planétaire, les réticences de certains Etats dont les Etats-Unis.
Ce grand pays, gros producteur de gaz à effet de serre, rejette, pour des raisons économiques, le protocole de Kyoto, le traité international d’environnement le plus important conclu en décembre 1997 et entré en vigueur en février 2005.
Cet outil juridique impose des réductions d'émissions des principales substances responsables du changement climatique: CO2 (gaz carbonique ou dioxyde de carbone), CH4 (méthane), protoxyde d'azote (N20) et gaz fluorés (HFC, PFC, SF6).
Avec le redoutable ouragan Katrina, la puissance américaine a pourtant eu un avant goût de ce que peuvent être les conséquences d’un dérèglement climatique.
Bien qu’aucune preuve irréfutable n’est encore établie sur le lien supposé de cause à effet entre le changement climatique et l’augmentation de la fréquence des cyclones, Washington a matière à réfléchir sur les risques encourus par son désengagement vis à vis d’une politique internationale de lutte contre le dérèglement climatique.
Et ce n'est certainement pas en organisant à Washington une réunion des 17 plus grandes économies (polluantes), que Bush réussira à se racheter sur cette la question de la lutte contre le changement climatique. Seuls des objectifs contraignants pourront apporter des progrès. Or Washington refuse toujours d'envisager cette option. |