Le ministre de l’Ecologie, du Développement et de l’Aménagement durables, Jean-Louis Borloo, s'est rendu au Groenland avec plusieurs experts pour constater de la rapidité du réchauffement climatique, un déplacement jugé "grotesque" par Les Verts.
Effondrement du glacier de Helheim, sud-est Groenland
Alors que les observations satellites et terrain ne cessent de confirmer que la glace de mer en Arctique diminue d'année en année et que les glaciers aux franges du Groenland diminuent significativement, Jean-Louis Borloo a indiqué à l'AFP "quand on voit les images satellites, le carottages glaciaires, il n'est plus discutable que tous les modèles de prévisions climatiques étaient conservateurs : en réalité tout va plus vite".
Rappelons que selon l'Arctic Climate Impact Assessment (ACIA), les régions arctiques connaissent "certains des changements climatiques le plus rapides et sévères sur Terre" avec un réchauffement moyen deux fois plus rapide qu'ailleurs dans le monde durant ces dernières décennies.
L'étude de l'ACIA prévoit que dans les cent prochaines années, les températures moyennes annuelles augmenteront de 3,8 à 7,2 degrés sur Terre et de 7,2 à 10 degrés dans l'océan, l'eau absorbant davantage la chaleur.
L'objectif du déplacement, selon le ministre est "d'aller constater la réduction des glaces due à la fonte, l'accélération du vêlage (cassure de l'extrémité du glacier dans l'océan où il forme un iceberg), les traces de pollutions qui ne peuvent être d'origine locale ou régionale".
Ce n'est pas le premier politique à se rendre jusqu'au glacier Kangerlua, dans le fjord d'Ilulissat, à plus de deux cents kilomètres au nord du cercle polaire sur la côte ouest du Groenland. En effet, ce glacier, témoin du réchauffement, a reçu ces derniers mois les visites de la chancelière allemande Angela Merkel, du président de la Commission européenne Jose Manuel Barroso ou de la présidente démocrate du Congrès américain, Nancy Pelosi.
Le fjord d'Ilulissat (plus de 40 000 ha) a été classé au patrimoine mondial de l'humanité en 2004. Etudié depuis plus de 250 ans, notamment par les expéditions de Paul-Emile Victor, le site a permis d'enrichir la compréhension du changement climatique et de la glaciologie de la calotte glaciaire. C'est un des glaciers les plus rapides (19 m par jour) et les plus actifs au monde. Son vêlage annuel - 35 km3, soit 10% de toute la glace de vêlage (les icebergs) du Groenland - dépasse celui de tous les autres glaciers hors Antarctique.
Le ministre était accompagné d'une délégation de 40 personnes dont les climatologues Hervé Le Treut et Jean Jouzel, le glaciologue Gérard Ancellet, ainsi que l'explorateur Jean-Louis Etienne et le photographe Yann Artus-Bertrand. Le trajet, de 7 000 km verra ses émissions de CO2 compensées à travers une contribution à un projet écologique dans le cadre du protocole de Kyoto.
Un déplacement très critiqué par Les Verts
Si ce déplacement a eu l'avantage d'être ouvert à de nombreuses personnalités engagées dans la compréhension du réchauffement climatique, il a également été l'objet de vives critiques.
Ainsi, dans un communiqué du parti politique, les Verts rappellent au ministre que la situation grave que subit dès aujourd'hui notre planète en matière climatique "n'est plus maintenant contredite par personne, pas même les Etats-Unis." Et, par conséquent, ce déplacement est "grotesque" déplorant que la communication "tienne encore une fois lieu d'action."
Les Verts surenchérissent en soulignant que "les Français eux-mêmes sont d'ores et déjà fortement sensibilisés au problème. L'heure est à l'action, non plus au constat (...) En effet, la majorité de l'opinion publique est déjà consciente du problème et attend non pas des gesticulations médiatiques mais la mise en oeuvre de solutions comme les économies d'énergie et le développement des énergies renouvelables", déclarent-t-ils dans un communiqué.
Si la critique peut être justifiée, on s'étonnera de sa vivacité et de son contenu. En effet, le voyage en lui-même sera compensé et profite à des dizaines de scientifiques et personnalités pour notre intérêt à tous. De surcroît, avec le triste résultat des Verts aux présidentielles (1,57%), ceux-ci semblent bien mal placés pour juger de la sensibilité des Français qui n'ont pas du tout souhaité les rejoindre dans leur appréciation de la situation et dans les mesures politiques à mettre en place.
Il y a malheureusement sans doute encore beaucoup à faire pour que les citoyens soient véritablement sensibilisés à l'enjeu du réchauffement climatique afin qu'ils deviennent un puissant levier capable d'infléchir les décisions politiques ; un tel déplacement n'est donc peut-être pas si futile pour l'opinion.
Rappelons que selon l'Arctic Climate Impact Assessment (ACIA), les régions arctiques connaissent "certains des changements climatiques le plus rapides et sévères sur Terre" avec un réchauffement moyen deux fois plus rapide qu'ailleurs dans le monde durant ces dernières décennies.
L'étude de l'ACIA prévoit que dans les cent prochaines années, les températures moyennes annuelles augmenteront de 3,8 à 7,2 degrés sur Terre et de 7,2 à 10 degrés dans l'océan, l'eau absorbant davantage la chaleur.
L'objectif du déplacement, selon le ministre est "d'aller constater la réduction des glaces due à la fonte, l'accélération du vêlage (cassure de l'extrémité du glacier dans l'océan où il forme un iceberg), les traces de pollutions qui ne peuvent être d'origine locale ou régionale".
Ce n'est pas le premier politique à se rendre jusqu'au glacier Kangerlua, dans le fjord d'Ilulissat, à plus de deux cents kilomètres au nord du cercle polaire sur la côte ouest du Groenland. En effet, ce glacier, témoin du réchauffement, a reçu ces derniers mois les visites de la chancelière allemande Angela Merkel, du président de la Commission européenne Jose Manuel Barroso ou de la présidente démocrate du Congrès américain, Nancy Pelosi.
Le fjord d'Ilulissat (plus de 40 000 ha) a été classé au patrimoine mondial de l'humanité en 2004. Etudié depuis plus de 250 ans, notamment par les expéditions de Paul-Emile Victor, le site a permis d'enrichir la compréhension du changement climatique et de la glaciologie de la calotte glaciaire. C'est un des glaciers les plus rapides (19 m par jour) et les plus actifs au monde. Son vêlage annuel - 35 km3, soit 10% de toute la glace de vêlage (les icebergs) du Groenland - dépasse celui de tous les autres glaciers hors Antarctique.
Le ministre était accompagné d'une délégation de 40 personnes dont les climatologues Hervé Le Treut et Jean Jouzel, le glaciologue Gérard Ancellet, ainsi que l'explorateur Jean-Louis Etienne et le photographe Yann Artus-Bertrand. Le trajet, de 7 000 km verra ses émissions de CO2 compensées à travers une contribution à un projet écologique dans le cadre du protocole de Kyoto.
Un déplacement très critiqué par Les Verts
Si ce déplacement a eu l'avantage d'être ouvert à de nombreuses personnalités engagées dans la compréhension du réchauffement climatique, il a également été l'objet de vives critiques.
Ainsi, dans un communiqué du parti politique, les Verts rappellent au ministre que la situation grave que subit dès aujourd'hui notre planète en matière climatique "n'est plus maintenant contredite par personne, pas même les Etats-Unis." Et, par conséquent, ce déplacement est "grotesque" déplorant que la communication "tienne encore une fois lieu d'action."
Les Verts surenchérissent en soulignant que "les Français eux-mêmes sont d'ores et déjà fortement sensibilisés au problème. L'heure est à l'action, non plus au constat (...) En effet, la majorité de l'opinion publique est déjà consciente du problème et attend non pas des gesticulations médiatiques mais la mise en oeuvre de solutions comme les économies d'énergie et le développement des énergies renouvelables", déclarent-t-ils dans un communiqué.
Si la critique peut être justifiée, on s'étonnera de sa vivacité et de son contenu. En effet, le voyage en lui-même sera compensé et profite à des dizaines de scientifiques et personnalités pour notre intérêt à tous. De surcroît, avec le triste résultat des Verts aux présidentielles (1,57%), ceux-ci semblent bien mal placés pour juger de la sensibilité des Français qui n'ont pas du tout souhaité les rejoindre dans leur appréciation de la situation et dans les mesures politiques à mettre en place.
Il y a malheureusement sans doute encore beaucoup à faire pour que les citoyens soient véritablement sensibilisés à l'enjeu du réchauffement climatique afin qu'ils deviennent un puissant levier capable d'infléchir les décisions politiques ; un tel déplacement n'est donc peut-être pas si futile pour l'opinion.