Dans la grande distribution, les éco-labels peuvent constituer un effet de levier majeur sur l’environnement en privilégiant les produits qui respectent certaines normes liées à sa conception et/ou à son mode de transport. C’est aussi le moyen de sortir du marché les produits les moins performants à niveaux de prix équivalent.
En Europe, depuis 1998, les machines à laver, les réfrigérateurs, les congélateurs et les lave-vaisselles doivent obligatoirement porter des labels énergétiques indiquant les données de leur consommation (électricité et eau) et les prestations de l’appareil selon une échelle d’efficacité énergétique allant de A (consommation moindre) à G (inefficace du point de vue énergétique). Ces labels ont eu un effet redoutable sur les appareils mal notés : en quelques années, les appareils D, E, F et G ont quasiment disparus des rayons.
Un certain succès pour le Energy Star
Le label Energy Star connaît un certain succès sur les produits électro-ménagers également et informatiques, principalement aux Etats-Unis. L’agence gouvernementale pour l’environnement, l’EPA, à l’origine de cette initiative, estime avoir fait économiser 10 milliards de dollars en coûts énergétiques dans la seule année 2004.
Et pour les autres produits
Concernant les autres produits de consommation, il existe l’éco-label européen Ecolabel signalant la certification environnementale pour les produits et les services ayant un impact environnemental moindre. Il s’applique sur une centaine de produits évalués sur l’intégralité de leur cycle de vie (depuis la fabrication jusqu’à leur élimination en passant leur utilisation).
De nombreux autres labels existent pour certaines niches de produits comme les cosmétiques (Label Comsebio), pour les produits recyclés ou recyclables, pour l’agriculture biologique (AB), pour le papier recyclé (FSC),etc. Chacun de ces labels connaissant un succès relatif dans sa catégorie en terme de reconnaissance et d’efficacité. (en savoir plus sur ekopedia)
Les étiquettes comparatives : un facteur clé de succès
On peut ainsi identifier 3 facteurs clés de succès autour de ces éco-labels, à la fois pour l’entreprise qui les exploitent et pour la cause environnementale bien sûr :
- une image de marque : le label doit être un argument de vente pour le constructeur. Mais dans un contexte de multiplication des labels il devient de plus en plus compliqué pour le consommateur d’identifier et de comprendre ces étiquettes
- des coûts de normalisation limités : chaque label a un coût pour le producteur ou le fabriquant soumis à un certain nombre de normes. Il doit être le plus faible possible d’autant que l’entreprise a généralement déjà beaucoup investi dans l’amélioration de son outil de production.
- des étiquettes comparatives : le label type AB pour l’agriculture biologique a l’avantage de valoriser le produit. S’il représente un avantage compétitif certain, il justifie surtout un prix plus élevé ce qui en fait une catégorie de produit à part (haut de gamme) et qui cohabite parfaitement avec les produits non soucieux de l’environnement. Les étiquettes comparatives comme les notes A, B,…E, F pour l’électroménager permettent en revanche aux consommateurs de comparer les produits entre eux indépendamment du prix (ou presque) au sein d’une même catégorie de produits ; les produits les moins verts sortent ainsi du marché quasi mécaniquement
Une vaste opération d’étiquetage pour les supermarchés Casino
Le distributeur Casino va ainsi bientôt opté pour des étiquettes comparatives sur les 3000 produits que compte la marque, grâce à un code couleur allant du rouge au vert. Le consommateur verra alors l’impact environnemental du produit qu’il souhaite acheter. Suite à ce travail de traçabilité réalisé par la société Bio Intelligence Service, spécialiste en la matière, l’enseigne a déjà abandonné d’elle-même la fabrication d’un cabillaud qui parcourait 27 000 km