Les vingt plus gros consommateurs d'énergie de la planète – le G8, les grands pays émergents, des représentants des Nations unies et de la société civile – ont entamé, lundi 10 septembre, une réunion de deux jours à Berlin pour trouver un terrain d'entente, en vue de la conférence sur le climat prévue en décembre à Bali.
"A l'heure actuelle, tout le monde n'est pas encore disposé, en particulier les pays émergents, à participer à des négociations" pour élaborer un cadre international de réduction des gaz à effet de serre, a constaté le ministre de l'environnement allemand, Sigmar Gabriel, au début de la rencontre. L'Inde comme la Chine, deuxième pollueur mondial derrière les Etats-Unis, justifient leur refus de participer à un accord international, en invoquant leurs besoins de développement. Pour l'heure, les deux géants asiatiques proposent des actions individuelles et localisées. Alors qu'une majorité des nations industrialisées souhaitent un accord sous l'égide de l'ONU impliquant un maximum de pays.
BESOINS DE DÉVELOPPEMENT
Les positions paraissent difficiles à concilier : les pays industrialisés pensent que les pays en développement "n'ont pas la volonté [de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre] et qu'ils font trop peu", a estimé une représentante de l'ONU, la Norvégienne Gro Harlem Brundtland. Quant aux pays émergents, ils considèrent que "le monde industrialisé a failli dans sa promesse d'assistance financière et technologique". "Aucun d'entre nous ne doit demander aux pays en développement de freiner leur développement", a poursuivi Mme Brundtland, estimant que ces pays devaient être encouragés à "éviter les étapes les plus polluantes de leur développement" en favorisant le transfert des technologies propres et mobiliser les investisseurs privés et publics.
RÉDUCTION DE 60 % DES GAZ À EFFET DE SERRE
Le Club de Madrid et la Fondation des Nations unies – deux think-tanks constitués d'anciens chefs d'Etat, de gouvernement, de représentants du monde des affaires et de la société civile – ont planché sur les implications politiques et économiques de la question du climat. De leurs réflexions est né un texte cadre, le Global Leadership for Climate Action. Ce document propose de réduire d'ici à 2050 les émissions de gaz à effet de serre de 60 % par rapport à 1990.
Pour réussir cette performance climatique, les pays seraient soumis à une taxe sur le carbone. Celle-ci serait évaluée en fonction du degré de développement des Etats. Lundi, l'ancien président chilien Ricardo Lagos, envoyé spécial de l'ONU sur le climat et président du Club de Madrid a espéré "que l'ONU se servira de ce travail (...) qui inclut tous les pays, tous les secteurs, toutes les sources d'émissions".