3000 euros d'amende avec sursis, 1370 euros de préjudice économique, 1000 de préjudice moral et 2000 euros de frais d'avocat : c'est le prix que devra payer Greenpeace pour avoir voulu en 2006, au nom de l'intérêt collectif, informer sur l'emplacement des cultures de maïs OGM en plein champ, comme le réclame la directive européenne 2001/18.
« Nous sommes très choqués que le Tribunal ait donné raison en totalité à la partie civile. Le rôle de lanceur d'alerte de Greenpeace est nié, tout comme le préjudice moral subi par les très nombreux agriculteurs potentiellement victimes de la contamination » précise Arnaud Apoteker, responsable de la campagne OGM à Greenpeace France.
Contrairement à l'ensemble des autres procès OGM, l'instruction de report a été transmise trop tard et n'a pas été suivie par le ministère public. Il s'agit donc du seul procès tenu à l'encontre de militants anti-OGM depuis le moratoire judiciaire décidé par le gouvernement le temps du Grenelle de l'environnement.
Lors ce cette opération des militants avaient "couché" des épis de maïs transgéniques dans le champ du transgéniculteur pour former une croix visible depuis le ciel. Photographiée par Yann Arthus-Bertrand, l'image avait fait le tour du monde alertant ainsi les citoyens et les pouvoirs publics sur les dangers constitués par la dissémination des cultures transgéniques.
« Le Tribunal a préféré favoriser l'intérêt privé d'un seul gros agriculteur qui a décidé de cultiver des OGM au détriment de la population française et des agriculteurs voisins, dont les cultures de maïs vont être inéluctablement contaminées. Ces derniers voient leur préjudice moral subi nié et n'ont eux aucun moyen de se défendre » ajoute Arnaud Apoteker.
Greenpeace fera appel de la décision du Tribunal de Marmande.