La FAO craint que la contraction des stocks et le prix du blé, qui atteint des records cette année, n'affectent gravement les pays à faibles revenus qui souffrent de pénurie alimentaire.
La FAO craint que la contraction des stocks et le prix du blé, qui atteint des records cette année, n'affectent gravement les pays à faibles revenus qui souffrent de pénurie alimentaire.
« La hausse des prix à l'exportation, alliée à la montée en flèche des coûts du fret, font grimper les prix du pain et des autres aliments de base dans les pays en développement importateurs, et plus particulièrement le groupe des pays à faible revenu et à déficit vivrier (PFRDV), cause d'agitations sociales dans certaines régions », indique un communiqué publié à Rome.
Le dernier rapport de la FAO intitulé « Perspectives de récoltes et situation alimentaire » fait état de la contraction des disponibilités mondiales de blé, en raison des niveaux de stocks les plus bas jamais enregistrés mais aussi de la demande soutenue, phénomènes qui ont provoqué l'envolée des cours internationaux depuis le mois de juin.
En conséquence, la facture des importations céréalières totales des pays à faible revenu et à déficit vivrier devrait augmenter considérablement pour la deuxième année consécutive, atteignant le record absolu de 28 milliards de dollars en 2007/08, soit environ 14% de plus que le niveau élevé de la campagne précédente.
« Globalement, les importations céréalières coûteront la somme record de 52 milliards de dollars aux pays en développement », indique le rapport.
Les prix du maïs sont aussi nettement supérieurs à ceux de l'an dernier, mais la récolte a été exceptionnelle cette année. L'augmentation s'explique notamment par la demande soutenue de l'industrie des biocarburants.
Aux Etats-Unis, premier producteur mondial de maïs, la production devrait atteindre un record absolu, grimpant de 26% par rapport à 2006. Mais des récoltes de maïs record sont également attendues en Amérique du Sud, avec la production du Brésil en hausse d'un quart par rapport au bon niveau de l'an dernier, ainsi qu'au Mexique.
La FAO prévoit que les stocks céréaliers demeureront à de très bas niveaux dans un futur proche. « Selon les indications actuelles, la récolte céréalière de cette année satisferait tout juste les niveaux prévus d'utilisation durant l'année à venir, ce qui empêcherait la reconstitution des stocks », a déclaré Paul Racionzer, du Système mondial d'information et d'alerte rapide.
Le rapport signale que la demande soutenue associée à une augmentation insuffisante de la production cette année, en particulier parmi les principaux pays exportateurs - qui sont aussi certains des plus gros détenteurs de stocks - devrait entraîner un prélèvement d'au moins 14 millions de tonnes dans les stocks mondiaux qui tomberaient à 143 millions de tonnes, soit leur plus bas niveau depuis 25 ans.
En Asie et en Afrique de l'Ouest et de l'Est, des régions fortement affectées par les inondations cette année, les pertes localisées n'empêchent pas de « bonnes perspectives de récolte dans l'ensemble », car les précipitations abondantes ont favorisé le développement des cultures.
Le rapport donne par ailleurs la liste des 36 pays qui traversent actuellement une crise alimentaire.