La table ronde finale du Grenelle de l'environnement, phase ultime et décisive de la consultation tous azimuts entamée dès le mois de juillet, se tiendra en quatre demi-journées de travail les 24 et 25 octobre, selon un document de travail du ministère de l'Ecologie transmis cette nuit par le ministère aux partenaires concernés et que publie latribune.fr.
Les quatre demi-journées de travail, selon le texte publié par latribune.fr (voir ci-contre), seront consacrées à quatre thèmes: "lutter contre le changement climatique", "préserver la biodiversité et les milieux naturels", "stimuler l'économie en préservant la santé et l'environnement", et "instaurer une démocratie écologique".
Les représentants des cinq collèges qui ont préparé les travaux du Grenelle - l'Etat, les collectivités locales, les représentants des salariés, du patronat et les associations environnementalistes - se retrouveront durant ces deux jours pour arrêter sur ces quatre axes les 15 à 20 "mesures structurantes" nécessaires. Ces dernières seront ensuite traduites en une loi d'orientation et de programmation présentée au Parlement au premier semestre 2008.
L'enjeu de ces tables rondes finales est majeur. Car le gouvernement doit composer entre d'une part les ONG écologistes très demandeuses d'un "véritable rupture" dans la politique écologique et les tenants d'une réforme plus douce, plaidant pour des mesures qui ne menacent pas leur développement économique, philosophie défendue essentiellement par le Medef, les agriculteurs (FNSEA) ou encore les transporteurs routiers.
Le gouvernement se retrouve en somme au pied du mur, sommé de dévoiler ses intentions et faire le choix d'une politique écologique plus ou moins coercitive.
Promis par le candidat Sarkozy lors de sa campagne électorale, le Grenelle de l'environnement sera clôturé par le président de la République. Une manière pour celui-ci de donner une certaine solennité à l'événement. Si les décisions qui ressortiront de ces états généraux de l'environnement sont bien accueillies par l'opinion publique, Nicolas Sarkozy en tirera tout le bénéfice politique. Et passera pour celui qui aura engagé le pays vers une véritable rupture écologique. Dans le cas contraire le Grenelle sera rangé, dans la mémoire collective, dans le placard des grands raouts vide de sens dont la République et ses gouvernements ont le secret.
Rémy Janin