La proposition valorise la société éolienne à plus de 700 millions d'euros. Le trés fort engouement constaté actuellement pour l'éolien n'est pas un vain mot.
Le dossier de la Compagnie du vent en apporte une nouvelle fois la preuve. Plusieurs géants de l'énergie en Europe - Electrabel, le producteur d'électricité propriété de Suez, le Portugais EDP et un producteur allemand - n'ont pas hésité à mettre plusieurs centaines de millions d'euros sur la table pour devenir l'actionnaire de référence d'une société qui appartient au peloton des producteurs français d'énergie éolienne. Selon nos informations, Suez serait aujourd'hui le mieux placé pour reprendre la participation de 50 % du groupe de BTP espagnol Acciona dans la Compagnie du vent. L'offre du groupe dirigé par Gérard Mestrallet valorise l'entreprise éolienne à 723 millions d'euros. De leur côté, les autres prétendants n'auraient pas proposé une valorisation de l'entreprise à plus de 650 millions d'euros. En outre, la proposition de Suez serait assortie d'un certain nombre de garanties concernant l'environnement local et le maintien du management en place. Même si rien n'a encore été signé, les négociations sont entrées dans leur phase ultime. Pour le moment, la répartition du capital de la Compagnie du vent est paritaire : Jean-Michel Germa, le PDG de la Compagnie du vent, détient également 50 %. Toutefois, il est prévu contractuellement que le groupe qui succédera à Acciona devienne l'actionnaire majoritaire. Pour le moment, la capacité de production installée de la Compagnie du vent s'élève à 80 mégawatts, et devrait monter à 100 dans les jours à venir. Mais surtout, l'entreprise, présente notamment dans de nombreux endroits en France (Languedoc-Roussillon, Bretagne, Vendée, Pas-de-Calais) a de gros projet de développement (offshore en particulier), avec une capacité visée de 170 MW dans les deux ans. Croissance exponentielle L'offre déposée par Suez montre à quel point la valorisation des entreprises éoliennes atteint aujourd'hui des proportions sans précédent. Et cela n'en finit pas de grimper. Dans le cas de la Compagnie du vent, un observateur rappelle ainsi qu'avant l'été, sa valorisation était de l'ordre de 520 millions d'euros. Cette inflation a eu raison de la plupart des groupes en lice. Ainsi Gaz de France, un temps intéressé, a fini par renoncer. Toutefois, GDF, voici quelques jours, a annoncé le rachat, pour près de 150 millions d'euros (d'après nos informations) de 95 % d'Erelia, qui développe des parcs éoliens dans le nord-est de la France. Créée en 2003, Erelia s'appuiera sur une capacité de production de 70 mégawatts (MW) en fin d'année et vise 300 MW supplémentaires d'ici à quatre ans. De manière générale, tous les grands groupes énergétiques considèrent l'éolien avec beaucoup d'appétit. Ainsi au mois de février, le géant américain General Electric a pris 22 % du capital de la PME aixoise Theolia. Après cette opération, Théolia a triplé sa taille, affichant actuellement une capacité