80 spécialistes de la biodiversité ont appelé les gouvernements à se joindre à un mécanisme international d'expertise créé sur le modèle du GIEC , à l'issue d'une réunion qui s'est tenue, du jeudi 15 au samedi 17 novembre, à Montpellier.
Une telle structure permettrait de fournir aux hommes politiques et aux acteurs économiques une expertise scientifique sur la biodiversité et les dangers qui la menacent.
Ces experts, rassemblés au sein du comité de pilotage d'IMoSEB (Mécanisme mondial d'expertise scientifique sur la biodiversité), proposent d'organiser, en 2008, une conférence internationale, en collaboration avec le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE), dans le but de fixer les modalités de création de cette nouvelle structure. Selon eux, celle-ci devra être "flexible, intergouvernementale, incluant les acteurs économiques, et utilisant les réseaux scientifiques existants".
La France, par le biais de Nathalie Kosciusko-Morizet, la secrétaire d'Etat chargée de l'écologie, qui s'est rendue à Montpellier, s'est dite prête à financer la préparation de cette réunion, qu'elle pourrait accueillir.
"La décision est désormais entre les mains des politiques, au plus haut niveau, se félicite Didier Babin, chercheur au Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad) et secrétaire exécutif du processus de consultation d'IMoSEB. Nous avons franchi une étape décisive durant laquelle nous avons précisé les besoins existants. Nous avons aussi fixé les bases de ce qui sera nécessaire pour freiner l'érosion de la biodiversité."
Le comité de pilotage d'IMoSEB souhaite que le nouvel organisme tienne compte des avis de l'Evaluation des écosystèmes pour le millénaire. Lancé à la demande du secrétaire général des Nations unies, en 2000, ce programme de recherches a abouti à un rapport, dressé par 1 360 experts, recensant les connaissances sur les services que les hommes tirent de la nature. Son bilan est très pessimiste : il relève qu'environ 60 % des services fournis par les écosystèmes et qui permettent la vie sur Terre sont déjà dégradés ou surexploités.
Christiane Galus