Les graves inondations qui ont frappé la semaine dernière l'Etat de Tabasco, dans le sud du Mexique, sont en grande partie dues à la déforestation incontrôlée de cette région, selon l'organisation de défense de l'environnement Greenpeace.
Tabasco a connu "entre 1981 et 1992, une réduction de 29% de sa couverture végétale naturelle", en perdant ses forêts du fait de la taille illégale, de l'élevage, de l'agriculture ou pour d'autres raisons, "les écosystèmes perdent leur capacité d'absorption de l'eau de pluie", ce qui facilite les crues fluviales, a déclaré un coordinateur de Greenpeace-Mexique, Hector Magallon.
"Cela provoque un flux d'eau vers vers la partie basse du bassin fluvial bien plus important que s'il y avait une couverture forestière adéquate", qui "aide à éviter les glissements de terrain", a ajouté le spécialiste de Greenpeace.
Un important glissement de terrain est à l'origine de la destruction dimanche du village de San Juan Grijalva, au Chiapas, Etat voisin du Tabasco, faisant deux morts et 14 disparus.
"La tragédie que vit l'Etat de Tabasco est politique, plutôt que liée à l'environnement", a affirmé M. Magallon, en dénonçant l'absence d'action politique dans le domaine de l'environnement et des aménagements d'infrastructures nécessaires pour éviter une telle catastrophe.
Le danger ne concerne pas seulement ces deux Etats, le Mexique "a perdu la moitié de ses forêts en seulement 50 ans", a-t-il affirmé.
Dans un rapport diffusé mercredi, le Collège des ingénieurs civils du Mexique "recommande 1,3 milliard d'euros d'investissement" au Tabasco et au Chiapas pour la construction de digues le long des rivières Grijalva et Usumacinta, et de barrages sur l'Usumacinta pour réguler son débit.
Le délestage important d'un barrage sur le Grijalva qui avait atteint sa capacité maximale, les pluies diluviennes qui se sont abattues sur le Tabasco et un sol gorgé d'eau en cette fin de saison des pluies sont à l'origine des inondations.