Lancement de deux projets énergétiques pour des millions de fermiers en Afrique Orientale et Australe. Les tasses de thé seront de plus en plus « vertes » grâce à une nouvelle initiative menée par le PNUE pour fournir l'hydroélectricité à petite échelle à travers les plantations de l'Afrique de l'Est.
Ceux qui aiment une cuillerée de sucre dans leur boisson préférée auront deux raisons pour célébrer. A travers une seconde initiative lancée aujourd'hui, les agriculteurs du sucre participeront à un projet de cogénération financé par le Fonds pour l'environnement mondial. Les agriculteurs utiliseront les déchets de l'industrie sucrière pour produire de l'électricité, et se faisant, alimenteront la croissance économique et rurale.
Ces projets financés par le FEM sont bases sur le succès de la cogénération à l'île Maurice, où environ 40% des besoins d`électricité du pays sont satisfaits par les déchets produits par l'industrie sucrière.
Achim Steiner, Sous-Secrétaire Général de l'ONU et Directeur Exécutif du PNUE, a dit aujourd'hui: "Le thé est bon pour la santé, maintenant il devient également meilleur pour l'environnement. La décision prise par certains pays d'Afrique de l'Est d'établir la convention sur le pouvoir d`achat - des contrats qui permettent les producteurs d'électricité renouvelable de revendre leur surplus d'électricité -, a ouvert de nouvelles opportunités pour la production d`une énergie renouvelable moins polluante."
Selon Monique Barbut, directeur général et président du Fonds pour l'environnement mondial, ce nouveau partenariat entre le FEM et le PNUE est un exemple concret de la façon dont le développement durable peut fonctionner, avec le bon cadre gouvernemental.
"Ces deux nouveaux projets du PNUE démontrent les nombreux avantages que le développement durable peut apporter aux zones rurales, en offrant les avantages sociaux, économiques et environnementaux qui aident localement et mondialement", a-t-elle ajouté.
Barbut et Steineront noté que les deux nouveaux projets, annoncés aujourd'hui, offrent la possibilité de développer de nouvelles formes indigènes de production d'énergie qui aideront le développement des zones rurales et aideront à maitriser la pauvreté; ils réduiront la dépendance aux combustibles fossiles couteux souvent importés, tout en contribuant à la réduction des gaz à effet de serre.
L'importance de la mobilisation d'autres formes de production d'énergie est accentuée dans le dernier rapport d'évaluation du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) et le nouveau état de l'environnement mondial du PNUE - le rapport récemment lancé sur l`avenir mondial de l`environnement GO4.
"En décembre, à Bali, les gouvernements se réuniront pour définir les règles d'un nouveau régime de réductions des émissions internationales pour l'après-2012. La devise du PNUE est "La transition vers une société à bas CO2' - Celle-ci est une transition aussi importante pour les pays en développement que pour les pays développés. Il a aucune raison pour que les pays du Sud doivent suivre le développement polluant du passé ", Steiner a ajouté.
Les deux initiatives pionnières - La cogénération pour l'Afrique et l' Hydro pour l'industrie du thé - sont principalement menées par le PNUE avec la Banque africaine de développement comme coréalisateur, soutenu par le Fonds pour l'environnement mondial (FEM).
Les projets, d'une valeur totale d'environ $ 100 millions, sont également exécutés par l'association du commerce du thé de l`Afrique de l`Est (EATTA) et de l'énergie, l'environnement et le Réseau de développement de l'Afrique (AFREPREN/FWD).
Rendre l'industrie du thé plus «verte»
Les initiatives hydroélectriques devraient atteindre plus de 8 millions de personnes dans l'industrie du thé - une principale source de monnaie convertible pour l'Afrique orientale et australe.
Avec un objectif initial de 10MW d'hydroélectricité à petite échelle, le projet devra à long- terme stimuler 82MW de capacité dans les petites centrales hydroélectriques dans la région. Le Burundi, le Kenya, le Malawi, le Mozambique, le Rwanda, la Tanzanie, l'Ouganda et la Zambie sont parmi les pays qui ont déjà souscrit à cette initiative.
En plus de la réduction des gaz à effet de serre, l'énergie hydroélectrique permettra de réduire les coûts de l'énergie, améliorer l'industrie africaine du thé à l'échelle mondiale, et aider à propager l'électricité dans les communautés rurales. A long terme, le système sera également ouvert pour le développement d'une industrie locale dynamique pour la conception hydroélectrique, la fabrication, l'opération et la maintenance.
Cogénération pour l'Afrique
Ce projet sans précédent est conçu pour stimuler la cogénération - l'utilisation de déchets agricoles pour la production de l'énergie - à travers l'Afrique Orientale et Australe. Le système visera à atteindre environ 10 millions d'agriculteurs de sucre et à leur familles, au Kenya, en Ethiopie, en Malawi, en Ouganda, au Soudan, en Tanzanie et au Swaziland.
L'initiative devrait permettre la production de 60 MW d'énergie moins polluante dans sa phase initiale, et préparera le terrain pour l'installation d'une capacité de cogénération de plus de 200 MW à travers la région. En se basant sur combustibles renouvelables a bon marche et disponibles localement tels que le sucre et les produits de l'industrie du bois, ces unités de cogénération réduiront les gaz à effet de serre et diminueront les coûts de l'énergie pour la région agroalimentaire et des industries forestières. Ils pourront également améliorer la compétitivité des produits agricoles et forestiers dans la région, favoriser l'investissement et permettre l'électrification rurale dans la région.