Les députés ont adopté vendredi le budget 2008 de la mission Ecologie (10,149 milliards d'euros), en interpellant Jean-Louis Borloo sur les moyens de mise en oeuvre du Grenelle de l'environnement.
L'UMP a voté pour, le SRC (Socialistes, Radicaux Citoyens) et le GDR (Communistes et verts) ont voté contre. Le Nouveau centre était absent au moment du vote.
Le ministre de l'Ecologie, Jean-Louis Borloo a défendu un "budget de transition positive" expliquant que "les grandes décisions de l'après-Grenelle ne sont pas encore impactées". Il a souligné que son budget "progresse de 2,5%" et qu'il "prépare l'avenir en privilégiant les dépenses d'investissement par rapport au fonctionnement".
Le PS a fustigé l'absence de "ligne budgétaire en prévision du financement des premières actions susceptibles d'être mises en oeuvre dès l'exercice budgétaire 2008".
Catherine Coutelle (PS) a cité la commission des finances du Sénat qui, dans un communiqué, s'est dite "préoccupée par l'absence de traduction financière et budgétaire du Grenelle de l'environnement".
Bertrand Plancher (UMP) a répondu que le budget a été "élaboré en juin" et donc "ne peut tenir compte de propositions émises en octobre".
Mais pour Maxime Bono (PS) : "ce budget aurait pu être l'ébauche d'une inflexion. Il aurait pu intégrer le début de consensus né, dès juin, des groupes de travail sur le Grenelle". "On nous annonce un budget de transition mais c'est l'immobilisme qui vient à l'esprit, avec un grand absent : le transport urbain", a-t-il dit.
Le ministre a reçu le soutien inattendu du bayrouiste Jean Lassalle (Modem) : "vous avez beaucoup de mérite d'avoir sorti quelque chose de ce Grenelle de l'environnement et surtout d'être sorti vivant du poulailler parce qu'il y avait beaucoup de coqs", a-t-il lancé.
Jean-Christophe Lagarde (Nouveau Centre) a indiqué que son groupe sera "vigilant sur l'articulation à trouver entre les programmes engagés et avec les nouvelles orientations" du Grenelle.
Yves Cochet (Verts) a "compris que tout ne soit pas budgété tout de suite" tandis que François de Rugy (Verts) a jugé que "les discours étaient en progrès mais les actes se faisaient attendre".
"Il est dommage que ce budget ne constitue pas la première étape concrète de la révolution écologique", a-t-il regretté.
Jean-Jacques Guillet (UMP) a pour sa part lancé l'idée d'une conférence internationale sur l'efficacité énergétique au second semestre 2008 lorsque la France assurera la présidence de l'Union européenne.