A la suite de la remise fin octobre des conclusions du Grenelle de l'Environnement, TNS a voulu mesurer la perception qu'en avaient les Français : s'agit-il pour eux d'une énième concertation qui n'accouchera que de mesurettes, ou croient-ils au « New Deal écologique » que leur a promis le Président de la République ?
Si les effets positifs de ces mesures sont attendus par près des deux-tiers des Français en matière d'environnement (sur la lutte contre le gaspillage des ressources naturelles, la qualité de l'air ou la lutte contre le changement climatique) et de santé, ceux-ci se montrent en revanche plus circonspects quant à l'impact économique (seuls un tiers attendent des effets positifs concernant la compétitivité des entreprises et la croissance économique) et le lien avec l'évolution future de leur pouvoir d'achat n'est pas forcément encore bien clair pour eux.
Un impact attendu en matière d'environnement et de santé
Près des deux-tiers des Français attendent des retombées positives en matière d'environnement : 64% pensent que le Grenelle de l'Environnement aura des effets positifs sur « la lutte contre le gaspillage des ressources naturelles » (8% qu'il aura des effets négatifs et 13% pas d'effets), 62% faisant le même constat sur « la qualité de l'air » (9% attendent des effets négatifs et 16% pas d'effets) et 60% sur « la lutte contre le changement climatique » (8% des effets négatifs et 18% pas d'effets).
Les effets sur « la santé » devraient également se faire sentir selon 57% des Français. Les catégories de Français les plus optimistes en la matière appartiennent plutôt aux foyers aisés (72% d'entre eux attendent des effets positifs en matière de lutte contre le gaspillage des ressources naturelles), aux foyers cadres (74%) et aux diplômés de l'enseignement supérieur (70%). Notons que ces catégories sont également de manière générale les plus sensibles au thème de l'environnement, celles qui accordent le plus d'importance au sujet.
D'un point de vue politique, les sympathisants de droite se montrent les plus enthousiastes (69% d'effets positifs pressentis dans le domaine de la lutte contre le gaspillage), tout comme ceux du centre (76%), alors que ceux de gauche se montrent plus sceptiques et/ou plus partisans (61% d'effets positifs pressentis tout de même) ; les sympathisants Verts se situent entre les deux (71%).
Une confiance moins certaine dans l'impact économique
Alors que certains voient dans le développement durable un secteur d'avenir pour les entreprises françaises, créateur d'emplois et de richesse, les Français ne semblent pas faire encore ce lien et se montrent plus hésitants.
Tout d'abord, respectivement 27% et 25% (soit plus d'un quart de la population) ne savent pas dire quels effets auront les mesures du Gouvernement sur « la compétitivité des entreprises » et sur « la croissance économique ».
Plus précisément, à peine un tiers pronostiquent des effets positifs pour « la compétitivité des entreprises » (32%, contre 18% prévoyant des effets négatifs et 23% pas d'effets) et pour « la croissance économique » (31%, contre 21% attendant des effets négatifs et 23% pas d'effets).
Concernant la croissance économique, si les cadres sont 36%, les sympathisants de droite 37% et ceux du centre 44% à pronostiquer des effets positifs, les sympathisants de gauche n'attendent pas vraiment de retombées dans ce domaine (28%) et les foyers ouvriers, plus pessimistes, attendent en grande partie un impact négatif (30%).
Le coût économique à payer par les Français :
la crainte pour son pouvoir d'achat ?
Les Français sont encore plus sceptiques quant aux retombées des mesures du Grenelle sur leur pouvoir d'achat : 21% d'entre eux n'ont pas d'opinion sur la question et 25% ne pronostiquent aucun effet ; seuls 16% attendent des retombées positives, alors que 38% pronostiquent des effets négatifs, ce qui n'est pas pour surprendre dans un contexte fortement marqué par cette thématique.