Les océans pourraient perdre leur capacité à absorber le dioxyde de carbone (CO2), une faculté qui a beaucoup contribué jusqu'ici à freiner le réchauffement climatique, selon deux nouvelles études.
Grâce à plus de 90'000 mesures effectuées par des capteurs plongés dans l'eau par un bananier circulant entre les Caraïbes et la Grande-Bretagne, des chercheurs britanniques ont constaté une diminution de moitié de la quantité de CO2 atmosphérique absorbée par l'Atlantique nord entre le milieu des années 1990 et les années 2002-2005.
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Chercheurs surpris
L'ampleur de la baisse a surpris Ute Schuster et Andrew Watson de l'université d'East Anglia, dont les travaux sont présentés dans la revue américaine Journal of Geophysical Research. "De tels changements sont une énorme surprise. Nous nous attendions à ce que la capture (de CO2) n'évolue que lentement à cause de la grande masse de l'océan", a déclaré Ute Schuster dans un communiqué diffusé lundi par l'université britannique.
Des travaux publiés l'an dernier avaient déjà mis en évidence une acidification croissante des océans en raison de l'absorption de CO2, avec un risque de saturation en carbone, en plus du danger de destruction de la biodiversité.
Des travaux publiés l'an dernier avaient déjà mis en évidence une acidification croissante des océans en raison de l'absorption de CO2, avec un risque de saturation en carbone, en plus du danger de destruction de la biodiversité.
Analyse prudente
Ute Schuster reste toutefois prudente sur les conclusions à tirer des mesures dans l'Atlantique nord. "Ou alors c'est une réponse à la rapidité du réchauffement climatique récent, ou bien il s'agit d'une variation cyclique naturelle. Quoi qu'il en soit, nous savons désormais que le puits de carbone peut changer rapidement et nous devons surveiller de près sa capacité d'absorption", selon cette scientifique.
D'autant plus que le niveau de CO2 dans l'atmosphère aurait progressé 35% plus vite que prévu depuis l'an 2000, d'après une étude publiée lundi dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences (voir ci-contre).
D'autant plus que le niveau de CO2 dans l'atmosphère aurait progressé 35% plus vite que prévu depuis l'an 2000, d'après une étude publiée lundi dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences (voir ci-contre).