La production d'opium en Afghanistan représente à présent plus de la moitié – 53% - du produit intérieur brut licite de ce pays. C'est ce qu'affirme le dernier numéro de 2007 de `Afghan Opium Survey´ publié par l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC).
Prenant la parole à une conférence de Bruxelles sur l'avenir de l'Afghanistan, placée sous les auspices de l'Université de Princeton, le directeur de l'ONUDC, Antonio Maria Costa, a précisé que la valeur de la totalité des exportations de stupéfiants produit et passé en contrebande à partir de l'Afghanistan en 2007 serait de l'ordre de 4 milliards de dollars, soit une augmentation de 29% par rapport à l'année précédente.
Un communiqué de presse publié par l'ONUDC précise qu'environ un quart de ce montant, soit un milliard de dollars, revient aux cultivateurs, alors que les autorités locales prélèvent un pourcentage sous forme de taxe sur la récolte. Pour leur part, les insurgés et les chefs de guerre contrôlent la production et la distribution des stupéfiants, les trafiquants se partageant le reste du butin.
« Les malfaiteurs, les insurgés et les terroristes réalisent des bénéfices astronomiques qui se comptent en centaines de millions de dollars », a prévenu Antonio Maria Costa, affirmant que, rien que cette année, les exportations d'héroïne et de morphine atteignent les 660 tonnes. Il a exhorté les autorités afghanes et leurs partenaires à prendre des mesures plus sévères pour promouvoir la sécurité, le développement et pour éliminer la corruption.
Il a par ailleurs invité l'OTAN à jouer un rôle plus actif dans la lutte contre les stupéfiants. « Compte tenu du fait que les drogues alimentent l'insurrection, l'OTAN a tout intérêt à aider les forces afghanes à détruire les laboratoires, les marchés et les moyens de transport des drogues », a-t-il dit.