Energie solaire, capture et séquestration de CO2, énergie éolienne...Face au réchauffement climatique, les technologies évoluent. Seront-elles suffisantes pour limiter l’évolution du climat ?
Lundi, les membres de la commission sur le changement climatique se sont réunis avec des experts et des représentants de l’industrie, pour débattre du rôle des technologies innovantes dans la protection du climat. Tous ont reconnu que face au réchauffement, il n’existait pas une seule solution miracle... La consommation mondiale d’énergie s’accroît de 2% par an. Avec une raréfaction attendue du pétrole, quelles sources alternatives d'énergie développer ? D’autant que le réchauffement climatique impose de trouver des solutions qui ne soient pas trop émettrices de CO2. La recherche est donc essentielle. L’ancien Commissaire européen à la recherche Philippe Busquin, désormais député européen du Parti Socialiste Européen, a résumé le pourquoi de la rencontre entre experts et membres de la commission temporaire sur le changement climatique, lundi 19 novembre : « l’Union Européenne doit réfléchir à la manière d’encourager le développement de nouvelles technologies. Car elle a déjà des atouts : elle doit mettre en avant des technologies durables comme l’énergie photovoltaïque et y garder un leadership ». Un désert producteur d’énergie solaire ? Justement, lors de l’audition, l’énergie photovoltaïque a été fortement défendue par le lauréat du Prix Nobel de physique (1984), Carlo Rubbia. Rappelant qu’une « grande évolution » serait nécessaire pour « freiner l’addiction de l’humanité aux énergies fossiles », il a suggéré de développer une technologie qui « est là et prête à l'emploi » : l’énergie solaire concentrée. En améliorant le rendement des panneaux photovoltaïques traditionnels, elle rendrait possible le passage des énergies fossiles au solaire. « Le Sahara n’est pas très loin », a-t-il expliqué...Or, un désert de seulement 40 000 km2 (soit 1% de la surface désertique totale de la planète) pourrait recevoir en un an suffisamment d’énergie solaire pour couvrir tous les besoins de consommation de la planète ! Pourquoi donc ne pas employer une partie du Sahara pour la production d’énergie solaire concentrée ? L’exploitation de l’énergie solaire reste pourtant limitée. Pour l’expliquer, Carlo Rubbia a donné l’exemple positif de l’Espagne, où « l’énergie solaire a bénéficié d’un cadre légal ». Faut-il donc un cadre légal européen ? Un cadre politique pour encourager la recherche Beaucoup d’experts comme des représentants de l’industrie, soutiennent en effet un cadre législatif pour la recherche et le développement de technologies innovantes. C’est ce qu’a expliqué Graeme Sweeney de l’entreprise Shell : « il faut un cadre politique clair pour permettre à l’industrie de se concentrer sur les ressources utilisables, en prenant en compte les contraintes du futur. » Car selon lui, une action qui ne serait que volontaire n’apporterait pas les changements attendus. Différentes pistes technologiques ont été évoquées, comme l’énergie nucléaire, l’énergie éolienne, l’innovation de l’industrie chimique ou la capture et le stockage de CO2. Laquelle privilégier ? « Il n’y a pas de solution unique » « Ce n’est pas un type unique d’énergie qui nous sauvera », répond Karl-Heinz Florenz (Parti Populaire Européen-Démocrates Européens). Il faudra savoir marier les énergies et ne pas systématiquement exclure des sources comme le nucléaire ou le charbon, selon lui. Surtout, si la capture et le stockage de CO2 peut être une bonne option, « il faut avant tout réduire les émissions de CO2 ». Le député européen Philippe Busquin partage son avis : « Il n’y a pas une seule solution : ça c’est le point clef. Il faut essayer de mettre sur pied le plus de technologies possible, diversifier : l’enjeu est tel … ». Parce que le CO2 s’accumule dans l’atmosphère, il faut, selon lui, « agir vite. Et pour agir vite il faut augmenter l’effort de recherche et de développement ». | ||