Lors de la réunion du conseil d'administration du PAM de ce jour, Louis Michel, membre de la Commission européenne chargé du développement et de l’aide humanitaire, et Josette Sheeran, directrice exécutive du Programme alimentaire mondial (PAM), ont averti de concert que «le changement climatique représentait une menace de plus en plus grave pour le développement et l'aide humanitaire».
Louis Michel, présent à Rome à l'occasion de la réunion du conseil d'administration du PAM, a déclaré: «La série récente de catastrophes météorologiques à travers le monde a eu pour effet de sonner l'alarme. Nous avons connu des inondations et des typhons dévastateurs en Asie du Sud et du Sud-Est, des crues d'une ampleur inégalée en Afrique orientale et occidentale et deux ouragans de catégorie cinq qui se sont suivis de près dans les Caraïbes.
Les agences humanitaires sont soumises à des pressions croissantes dans les efforts qu'elles déploient pour tenter de répondre aux besoins des communautés frappées par ces catastrophes». Et de poursuivre: «L'Union européenne est la première source de financements humanitaires dans le monde. Le PAM est la principale agence d'aide humanitaire de la planète. Grâce à notre partenariat étroit, nous avons déjà pu soulager les souffrances de millions de personnes. Il nous appartient désormais de faire face aux défis que représentent des phénomènes climatiques de plus en plus extrêmes en réfléchissant aux moyens pour la communauté humanitaire de se préparer au mieux, sachant que ce sont les personnes les plus vulnérables qui auront le plus à pâtir de cette situation. Il existe un risque réel de voir, à l'avenir, des réfugiés climatiques».
Josette Sheeran a annoncé que la CE et le PAM collaboraient étroitement à la recherche de moyens pour aider ceux et celles qui souffrent de la faim dans le monde – les plus vulnérables aux dévastations causées par le changement climatique – à s'adapter à une intensification des inondations, des sécheresses et autres traumatismes climatiques. «Les personnes les plus vulnérables et celles souffrant de la faim dans le monde risquent de se trouver dans la situation la plus périlleuse qui soit. La combinaison du changement climatique et de la flambée des prix alimentaires nécessite des actions à l'échelle planétaire. Le PAM s'emploiera avec la CE à relever ce défi et à aider petits exploitants agricoles et villages à s'adapter».
Elle a remercié Louis Michel pour les contributions apportées par la CE aux efforts humanitaires déployés par le PAM dans le monde, qui se sont élevées jusqu'ici cette année à quelque 145 millions d'euros (197 millions de dollars), faisant d'elle le deuxième contributeur au budget du PAM. Les contributions communautaires, versées essentiellement en argent liquide, ont aidé le PAM à acheter des denrées alimentaires aux agriculteurs de 70 nations en développement, aidant ainsi à lutter contre la faim.
Le PAM et la CE ont travaillé main dans la main sur des programmes innovants de prévention de la famine, tels que la création d'un filet de sécurité alimentaire en Éthiopie. Au cours de ces trois derniers mois, la Commission européenne a procuré des financements d'urgence aux opérations humanitaires du PAM dans divers pays, et notamment en Ouganda et au Népal, touchés par les inondations, ainsi qu'au Nicaragua, sévèrement frappé par l'ouragan Félix. En certains endroits, le travail de la Commission en matière de protection civile communautaire a permis de limiter les conséquences négatives des catastrophes.
Ces interventions viennent s'ajouter à un soutien de longue date apporté aux opérations alimentaires du PAM dans d'autres régions en crise, dont beaucoup sont en guerre. Le changement climatique sera au cœur des discussions des Journées européennes du développement, qui se tiendront à Lisbonne du 7 au 9 novembre 2007 et auxquelles participeront Louis Michel et Josette Sheeran, aux côtés d'autres parties prenantes en matière humanitaire et de développement.
Le Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (GIEC) prévoit que le changement climatique pourrait entraîner une diminution drastique des récoltes dans nombre de nations parmi les plus vulnérables de la planète, et en Afrique en particulier.
En septembre 2007, la Commission européenne a créé l'alliance mondiale pour la lutte contre le changement climatique, qui aidera les pays les moins avancés à adapter leurs politiques et stratégies de développement pour prendre en compte les changements climatiques (voir IP/07/1352).