Organisations onusiennes, chefs d'Etat et entreprises viennent de se réunir à Kigali pour donner un nouvel élan aux NTIC sur le sol africain. Au moment où les pays occidentaux se félicitent de l'émergence de l'Internet mobile, des projets de fibre optique ou encore de l'arrivée de l'iPhone, l'Afrique lutte encore pour se connecter à la Toile. Sur ce continent, moins de 5 % de la population surfent sur le Web. Le Sommet mondial pour la société de l'information (SMSI) s'étant soldé en 2005 par un demi-échec, il était important de donner un nouvel élan au développement des nouvelles technologies en Afrique.
C'était l'objet de la conférence internationale « Connect Africa » qui s'est tenue les 29 et 30 octobre à Kigali, la capitale du Rwanda. Sous l'égide de l'Union internationale des télécommunications (UIT), les participants - des représentants d'entreprises privées, d'institutions financières, ainsi qu'une demi-douzaine de chefs d'Etat africains - ont planché deux jours durant sur des solutions pratiques, visant à doper la croissance du continent grâce au développement des nouvelles technologies.
50 milliards de dollars d'investissement pour l'Afrique subsaharienne
Au programme : extension de la couverture de téléphonie mobile, amélioration des infrastructures d'accès à Internet (dorsale, points de connexion, couverture des zones rurales, etc.) ou de la formation professionnelle et de l'élaboration de contenus. Cette conférence rwandaise a donné lieu à quelques annonces concrètes et intéressantes.
Ainsi plusieurs opérateurs de téléphonie mobile (Orange, Vodacom, MTN), membres de la GSM Association, ont dévoilé leur intention d'investir 50 milliards de dollars en Afrique subsaharienne dans les cinq années à venir. Avec un objectif : étendre la couverture des réseaux GSM, Edge et 3G, et permettre à 90 % des habitants de la région d'y accéder.
Dans un registre connexe, Microsoft va lancer en partenariat avec l'UIT, la plate-forme « UIT Global View » reposant sur le logiciel de géolocalisation Virtual Earth. Accessible depuis le site de l'Union et consultable par les gouvernements, les chercheurs, les organisations internationales et régionales ou par les acteurs de la société civile, ce service fournira en temps réel un état des lieux de l'avancée des projets de développement des nouvelles technologies sur le continent africain, et, selon ses promoteurs, « permettra d'éviter les chevauchements dans les efforts collaboratifs pour atteindre les objectifs du SMSI ». Microsoft et l'UIT ont également convenu de collaborer pour aider les gouvernements africains en matière de cybersécurité.