Selon un artice de Marie-Caroline Lopez, paru aujourd'hui dans La Tribune, Veolia Propreté rachèterait l'entreprise française Bartin Recycling Group, spécialisée dans le recyclage industriel.
Veolia Propreté poursuit sa boulimie d'acquisitions en rachetant le groupe familial français Bartin Recycling Group. L'annonce devrait intervenir la semaine prochaine. Troisième acteur hexagonal du recyclage de métaux, Bartin emploie plus de 400 personnes et réalise un chiffre d'affaires d'environ 200 millions d'euros. L'entreprise, créée à Vierzon en 1859 par la famille Bartin, collecte un million de tonnes de ferraille. Exploitant 27 sites en France, le groupe est présent en République Tchèque, Slovaquie, Pologne, Belgique, Espagne... Depuis janvier 2007, Bartin est aussi implanté en Chine, près de Shanghaï.
Cette opération intervient après la prise de contrôle par Veolia Propreté en mai dernier de TMT, filiale de traitement des déchets de Termomeccanica Ecologia en Italie, pour 338 millions d'euros. En avril, Veolia avait mis la main sur le numéro deux allemand du secteur des déchets, Sulo, pour 1,45 milliard d'euros. Ces deux dernières années, le groupe dirigé par Henri Proglio s'est notablement renforcé en Europe dans ce métier puisqu'il avait racheté le britannique Cleanaway en 2006 pour un montant total de 859 millions d'euros.
Ce dernier mouvement, d'une moindre ampleur, s'inscrit dans la stratégie de Veolia Propreté de " faire du déchet une ressource". Comme son grand concurrent français Sita (Suez Environnement), Veolia Propreté cherche depuis quelque temps à compléter le process comprenant la collecte et le traitement des déchets en allant jusqu'au recyclage. La montée des préoccupations environnementales et la flambée des prix des matières premières a en effet mis le recyclage sur le devant de la scène, avec des marges opérationnelles séduisantes.
" Veolia Propreté a acheté trois ou quatre sites de ferrailleurs depuis un an", déclarait avant l'été à La Tribune le patron des opérations de Veolia Propreté en France. "Nous collectons déjà 250.000 de métaux par an, précisait-il à l'époque. Ce qui permet d'augmenter de manière significative l'approvisionnement des ferrailleurs que nous achetons."
Bartin s'est lancé ces dernières années sur deux segments innovants. Il a ouvert en juin 2005 une plate-forme de démantèlement d'avions sur le site de l'aéroport de Chateauroux. Veolia prend ainsi le contrôle d'un site concurrent de celui que Sita est en train de construire avec Airbus à Tarbes. Par ailleurs, Bartin s'est associé en septembre 2006 à un spécialiste du traitement de l'amiante, Europlasma, afin de s'attaquer au démantèlement des navires. Veolia est l'un des cinq concurrents qui ont répondu à l'appel d'offres afin de se charger de la déconstruction du Clémenceau.
MARIE-CAROLINE LOPEZ