Les participants de la conférence de l'ONU sur le climat sont convenus samedi à Bali de lancer les négociations en vue de conclure, d'ici 2009, un nouvel accord sur la lutte contre le réchauffement climatique, succèdant au Protocole de Kyoto de 1997.
Le compromis adopté samedi, qui intervient à l'issue de longues séances de discussions, ne fait aucune référence à des objectifs chiffrés de réduction des gaz à effet de serre. Il renvoie au rapport des experts du Groupe d'experts sur l'évolution du climat (GIEC), qui suggèrent eux un niveau de réductions des émissions.
Peu auparavant, les Etats-Unis avaient levé leurs objections à un projet de compromis général, après avoir soulevé l'indignation générale en annonçant leur intention de le refuser.
Les Etats-Unis, le Japon et plusieurs gouvernements s'opposaient à ce que le document final contienne une proposition de baisse des émissions de GES des pays industrialisés de 25% à 40% en 2020. A leurs yeux, des objectifs spécifiques limiteraient la portée de discussions futures.
A l'inverse, l'UE et d'autres estimaient que les objectifs chiffrés reflètent les mesures jugées nécessaires par les scientifiques pour ralentir le réchauffement global et limiter l'élévation du niveau des océans, l'aggravation des inondations et des sécheresses, et l'extinction d'espèces animales et végétales. Finalement, l'UE a accepté que le compromis final ne fasse pas mention d'objectifs chiffrés.
Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon avait mis toute son influence dans la balance, se déclarant "déçu" par le manque de progrès des discussions. Les participants de la conférence de Bali se sont mis d'accord en définitive -sous les applaudissements- pour lancer le processus de négociations en vue de donner suite au protocole de Kyoto, qui expire en 2012.
Le protocole de Kyoto, que les Etats-Unis n'ont pas ratifié, contraint 36 pays industrialisés à réduire d'ici 2012 leurs émissions de gaz à effet de serre (GES) de 5% en moyenne par rapport aux niveaux de 1990. L'Australie a annoncé début décembre son intention de ratifier le traité. Les Etats-Unis vont ainsi devenir la seule grande puissance économique à s'y refuser.
Mais aujourd'hui, certains experts estiment que la Chine est désormais le premier pollueur de la planète et l'Inde suscite des préoccupations grandissantes. Ces circonstances devraient peser sur les négociations d'un nouveau traité, censé entré en vigueur en 2012. Les discussions porteront notamment sur l'aide aux pays en voie de développement, avec des transferts de technologie destinés à limiter les émissions de gaz à effet de serre.