Dans un livre récent, «Cool it», le statisticien danois Bjørn Lomborg dédramatise le réchauffement climatique et prône des investissements massifs dans la recherche et le développement.
Il n'en est pas à son coup d'essai. Avec L'Environnementaliste sceptique, pavé paru en 2001, le Danois Bjørn Lomborg avait déjà déchaîné les vertes passions: il y remettait en cause les faits selon lesquels le tableau environnemental s'assombrissait à cause du réchauffement climatique. «Libéral, végétarien, et ancien de Greenpeace», comme il se décrit lui-même, ce statisticien de
Poursuivant sa croisade de relativisation du réchauffement climatique, mais ne niant plus le phénomène, il livre aujourd'hui Cool it (Ed. Knopf, 253p.), sa réflexion - bien documentée - sur les solutions apportées au problème. Une voix qui dérange, à l'heure où se prépare
Le Temps: Que pensez-vous de cette synthèse du GIEC?
Bjørn Lomborg: Elle remplit son rôle: résumer fidèlement les trois rapports précédents sur les données scientifiques, les problèmes qui en découlent et les solutions proposées. Un point est important: ce résumé relève clairement que l'augmentation du niveau des océans inclut le recul accru des calottes glacières (Groenland et Antarctique). Et qu'il est raisonnable d'assumer que, si le réchauffement continue pour longtemps, ce niveau va beaucoup augmenter.
- Pourtant, vous dites dans votre livre que ce n'est pas un problème...
- Le niveau des eaux va augmenter de 18 à
- Avec cet exemple parmi d'autres, vous arguez que les politiques face aux changements climatiques sont erronées. En quoi?
- Dans cet exemple, on devrait investir de l'argent dans la construction de digues aux Pays-Bas et au Bangladesh. En cas d'inondations, l'effet serait bien plus grand que ceux auxquels prétend arriver le Protocole de Kyoto, et cela à des coûts infiniment inférieurs. Je suis souvent décrit comme très naïf à ce sujet, comme celui qui veut construire des murs sans rien faire contre le réchauffement. Mais ce que nous voulons faire, ce n'est pas réduire les émissions de CO2 en elles-mêmes, mais s'assurer que le monde soit meilleur pour les gens et l'environnement. Plutôt que de repousser l'augmentation du niveau des eaux au Bangladesh de quelques années au-delà de 2100 en restreignant les émissions de CO2, il faut donc aider ce pays à devenir plus riche, pour qu'il puisse faire face lui-même à ce problème - en construisant des digues - mais aussi à toutes les autres difficultés qu'il connaît.
- A quoi devrait dès lors ressembler un accord post-Kyoto?
- Dans un monde dans lequel on ne peut pas tout faire, il faudra être intelligent plutôt que vertueux. On doit s'assurer de faire le bon choix. Et ce n'est pas d'imposer de faibles réductions d'émissions dans le monde développé. Mais d'atténuer ces émissions énormément et dans le monde entier. Cela implique d'investir beaucoup dans la recherche et le développement (R & D): cela coûterait dix fois moins cher que Kyoto et les bénéfices seraient dix fois plus importants, car cela augmenterait nos chances de réduire fortement les émissions sur le très long terme. Je propose que chaque pays investisse 0,05% de son PIB dans les technologies renouvelables. Le montant total injecté serait dix fois plus important que ce qu'on dépense actuellement dans ce domaine.
- Mais peut-on laisser de côté le réchauffement, sachant que ce phénomène est instable, imprédictible et peut devenir irréversible?
- C'est clair: on devrait faire quelque chose aujourd'hui. Mais il faudrait aussi agir contre le sida, la malaria et la malnutrition. On doit régler tous ces problèmes mondiaux. Ce que je dis, c'est simplement qu'avec des efforts de la veine de Kyoto, les retours sont minimes.
- Et pourquoi ne pas prier chacun de changer ses habitudes de vie?
- Cela reviendrait à dicter à chacun son style de vie personnel. Nous avons au contraire besoin d'un marché et d'un système social qui fassent des choix pour nous tous. Comme une taxe sur le CO2. Au Danemark, nous en avons une, élevée. Si bien que je n'ai jamais possédé de voiture. Les économistes estiment que, pour contrebalancer les dommages dus au CO2, il faut probablement payer 2 dollars par tonne émise, et certainement pas plus que 14 dollars. Avecune taxe de 2 dollars, cela toucherait peu nos économies, mais cela dégagerait déjà jusqu'à 50 milliards de dollars pour
- Vous critiquez aussi les exagérations de ceux qui crient au danger, tel Al Gore, mais qui ont le mérite d'attirer l'attention sur la cause?
- Dans son film, Al Gore a fait comprendre au monde, et plus particulièrement aux politiciens conservateurs américains, qu'il ne s'agit pas là de simples considérations des démocrates. Mais il a aussi semé un vent de panique. Ce n'est pas très utile pour développer des solutions durables et stables. Pour deux raisons. La première: si on s'inquiète trop de certaines choses, on finit inévitablement par en sous-estimer d'autres. La seconde est que l'on ne peut pas soutenir des politiques d'actions sensibles qui doivent durer 100 ans, comme dans le cas du réchauffement, simplement en comptant sur la panique. C'est une façon très maladroite de faire fonctionner la démocratie.
- Justement, d'aucuns disent que votre vision des choses pourrait être efficace à court terme, mais jamais pour les prochains siècles...
- Lisez le rapport de l'économiste Nicholas Stern: ne rien faire aujourd'hui concernant le climat induirait une perte de PIB de 5 à 10% d'ici à la fin du siècle. Et ce quenous devons réaliser, c'est quenous ne pourrions sauver ces 5 à 10% que si nous éliminions totalement le réchauffement climatique, ce qui est impensable. En revanche, on sait que la présence de la malaria dans un pays freine sa croissance économique et le développement d'une société robuste. La plupart des études montrent que, en annihilant ses impacts, les bénéfices pourraient doubler, voire tripler le PIB. Faut-il donc agir aujourd'hui pour sauver 10% de PIB d'ici à la fin du siècle, à des coûts énormes, ou pour améliorer ce PIB de plusieurs centaines de pour-cent relativement rapidement?
»Essayer de sauver des gens dans 100 ans à compter d'aujourd'hui n'est pas la meilleure manière de sauver le monde. Pour être efficace, il faut agir dans les nombreux domaines dans lesquels on peut faire beaucoup de bien immédiatement. Al Gore a raison en disant que tout cela est la mission d'une génération. Mais il a tort en pensant que les générations futures nous couvriront de louanges pour avoir dépensé des centaines milliards de dollars sur des politiques de type Kyoto.
- Vous êtes un statisticien, pas un environnementaliste. Certains vous accusent de manquer d'une vision globale, et de sélectionner vos données pour nourrir votre thèse...
- Je ne crois vraiment pas avoir agi ainsi. Justement, j'essaie d'avoir une vue d'ensemble des problèmes dans le monde et de me demander où l'on peut faire le plus de bien.
- Un exemple tiré de votre livre: «S'il y aura peut-être plus de décès dus aux canicules estivales comme en 2003, ce nombre sera plus que compensé par les vies sauvées durant des hivers moins froids.» Mais vous ne poussez pas la réflexion en prenant en compte les désertifications, sécheresses, difficultés d'approvisionnement en eau, consécutives au réchauffement, qui engendreront elles aussi des morts supplémentaires...
- Les vagues de chaleur vont certes causer une baisse de la productivité dans l'Afrique subsaharienne. Et j'en parle honnêtement. Mais elles vont aussi prolonger la saison des cultures ailleurs dans le monde, permettant d'y accroître la productivité. Si l'on tient compte des pires prévisions, le bilan mondial afficherait probablement un déficit de productivité de 1,4% vers la fin du siècle. Avec l'amélioration actuelle des modes de production, la productivité qui aurait été obtenue en 2100 dans un monde sans changement climatique le serait alors en... 2101 en tenant compte du réchauffement. Quid de l'argument selon lequel cette légère baisse de productivité va péjorer la faim dans le monde? En annihilant le réchauffement climatique, on pourrait éviter à 20 millions de gens de souffrir de la faim dans 100 ans. Mais en faisant quelque chose dès maintenant contre la malnutrition et à des coûts inférieurs, on pourrait aider 200 à 300 millions de personnes.
- Ne livrez-vous pas des arguments à ceux qui continuent à nier le réchauffement climatique?
- Je produis des arguments pour élaborer des politiques rationnelles. Les gens des deux camps viennent y piquer ce qu'ils veulent. Ni l'un ni l'autre n'a tort ou n'a raison: il faut trouver un équilibre entre la négation et la surestimation du réchauffement.
- A la fin de votre livre, vous vous plaignez de ne pas pouvoir faire entendre votre voix dissonante...
- Ma voix est entendue. Mais elle est difficilement audible dans un monde où tant de gens crient si fort au danger. Souvenez-vous de la grippe aviaire, il y a quelques années: nous nous sommes tous très intensément inquiétés. Mais sur de fausses idées: nous nous focalisions sur les oiseaux en Europe, alors que l'on sait que le problème est essentiellement localisé en Asie du Sud-Est. Cela nous a conduits à être «gavés» de toutes ces histoires. Et maintenant, plus rien.
»Or, autant l'inquiétude exagérée de naguère que le manque de souci actuel sont aberrants. Car le problème existe toujours. Je crains qu'on ne réagisse pareillement avec le climat: les gens se fatiguent. Nous avons besoin de «refroidir le débat», de retrouver des conversations rationnelles. Et se dire qu'il y a aussi dans le monde d'autres grandes questions, pas aussi «glamour», mais au sujet desquelles on peut faire beaucoup plus aujourd'hui.
la Copenhagen Business
School s'est forgé nombre d'inimitiés parmi ses anciens compagnons de la lutte écologiste.Poursuivant sa croisade de relativisation du réchauffement climatique, mais ne niant plus le phénomène, il livre aujourd'hui Cool it (Ed. Knopf, 253p.), sa réflexion - bien documentée - sur les solutions apportées au problème. Une voix qui dérange, à l'heure où se prépare
la Conférence
de Bali qui, dès aujourd'hui, entame les négociations sur les suites à donner au Protocole de Kyoto, sur la base de la synthèse du rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) publiée le 17 novembre.Le Temps: Que pensez-vous de cette synthèse du GIEC?
Bjørn Lomborg: Elle remplit son rôle: résumer fidèlement les trois rapports précédents sur les données scientifiques, les problèmes qui en découlent et les solutions proposées. Un point est important: ce résumé relève clairement que l'augmentation du niveau des océans inclut le recul accru des calottes glacières (Groenland et Antarctique). Et qu'il est raisonnable d'assumer que, si le réchauffement continue pour longtemps, ce niveau va beaucoup augmenter.
- Pourtant, vous dites dans votre livre que ce n'est pas un problème...
- Le niveau des eaux va augmenter de 18 à
59 cm
, plus probablement30 cm
. C'est bien sûr un problème. Mais ce n'est pas une catastrophe. Depuis1850, l
'augmentation a été sensiblement pareille, sans que la civilisation en soit la cause, ni même que nous le remarquions.- Avec cet exemple parmi d'autres, vous arguez que les politiques face aux changements climatiques sont erronées. En quoi?
- Dans cet exemple, on devrait investir de l'argent dans la construction de digues aux Pays-Bas et au Bangladesh. En cas d'inondations, l'effet serait bien plus grand que ceux auxquels prétend arriver le Protocole de Kyoto, et cela à des coûts infiniment inférieurs. Je suis souvent décrit comme très naïf à ce sujet, comme celui qui veut construire des murs sans rien faire contre le réchauffement. Mais ce que nous voulons faire, ce n'est pas réduire les émissions de CO2 en elles-mêmes, mais s'assurer que le monde soit meilleur pour les gens et l'environnement. Plutôt que de repousser l'augmentation du niveau des eaux au Bangladesh de quelques années au-delà de 2100 en restreignant les émissions de CO2, il faut donc aider ce pays à devenir plus riche, pour qu'il puisse faire face lui-même à ce problème - en construisant des digues - mais aussi à toutes les autres difficultés qu'il connaît.
- A quoi devrait dès lors ressembler un accord post-Kyoto?
- Dans un monde dans lequel on ne peut pas tout faire, il faudra être intelligent plutôt que vertueux. On doit s'assurer de faire le bon choix. Et ce n'est pas d'imposer de faibles réductions d'émissions dans le monde développé. Mais d'atténuer ces émissions énormément et dans le monde entier. Cela implique d'investir beaucoup dans la recherche et le développement (R & D): cela coûterait dix fois moins cher que Kyoto et les bénéfices seraient dix fois plus importants, car cela augmenterait nos chances de réduire fortement les émissions sur le très long terme. Je propose que chaque pays investisse 0,05% de son PIB dans les technologies renouvelables. Le montant total injecté serait dix fois plus important que ce qu'on dépense actuellement dans ce domaine.
- Mais peut-on laisser de côté le réchauffement, sachant que ce phénomène est instable, imprédictible et peut devenir irréversible?
- C'est clair: on devrait faire quelque chose aujourd'hui. Mais il faudrait aussi agir contre le sida, la malaria et la malnutrition. On doit régler tous ces problèmes mondiaux. Ce que je dis, c'est simplement qu'avec des efforts de la veine de Kyoto, les retours sont minimes.
- Et pourquoi ne pas prier chacun de changer ses habitudes de vie?
- Cela reviendrait à dicter à chacun son style de vie personnel. Nous avons au contraire besoin d'un marché et d'un système social qui fassent des choix pour nous tous. Comme une taxe sur le CO2. Au Danemark, nous en avons une, élevée. Si bien que je n'ai jamais possédé de voiture. Les économistes estiment que, pour contrebalancer les dommages dus au CO2, il faut probablement payer 2 dollars par tonne émise, et certainement pas plus que 14 dollars. Avecune taxe de 2 dollars, cela toucherait peu nos économies, mais cela dégagerait déjà jusqu'à 50 milliards de dollars pour
la R
&D.- Vous critiquez aussi les exagérations de ceux qui crient au danger, tel Al Gore, mais qui ont le mérite d'attirer l'attention sur la cause?
- Dans son film, Al Gore a fait comprendre au monde, et plus particulièrement aux politiciens conservateurs américains, qu'il ne s'agit pas là de simples considérations des démocrates. Mais il a aussi semé un vent de panique. Ce n'est pas très utile pour développer des solutions durables et stables. Pour deux raisons. La première: si on s'inquiète trop de certaines choses, on finit inévitablement par en sous-estimer d'autres. La seconde est que l'on ne peut pas soutenir des politiques d'actions sensibles qui doivent durer 100 ans, comme dans le cas du réchauffement, simplement en comptant sur la panique. C'est une façon très maladroite de faire fonctionner la démocratie.
- Justement, d'aucuns disent que votre vision des choses pourrait être efficace à court terme, mais jamais pour les prochains siècles...
- Lisez le rapport de l'économiste Nicholas Stern: ne rien faire aujourd'hui concernant le climat induirait une perte de PIB de 5 à 10% d'ici à la fin du siècle. Et ce quenous devons réaliser, c'est quenous ne pourrions sauver ces 5 à 10% que si nous éliminions totalement le réchauffement climatique, ce qui est impensable. En revanche, on sait que la présence de la malaria dans un pays freine sa croissance économique et le développement d'une société robuste. La plupart des études montrent que, en annihilant ses impacts, les bénéfices pourraient doubler, voire tripler le PIB. Faut-il donc agir aujourd'hui pour sauver 10% de PIB d'ici à la fin du siècle, à des coûts énormes, ou pour améliorer ce PIB de plusieurs centaines de pour-cent relativement rapidement?
»Essayer de sauver des gens dans 100 ans à compter d'aujourd'hui n'est pas la meilleure manière de sauver le monde. Pour être efficace, il faut agir dans les nombreux domaines dans lesquels on peut faire beaucoup de bien immédiatement. Al Gore a raison en disant que tout cela est la mission d'une génération. Mais il a tort en pensant que les générations futures nous couvriront de louanges pour avoir dépensé des centaines milliards de dollars sur des politiques de type Kyoto.
- Vous êtes un statisticien, pas un environnementaliste. Certains vous accusent de manquer d'une vision globale, et de sélectionner vos données pour nourrir votre thèse...
- Je ne crois vraiment pas avoir agi ainsi. Justement, j'essaie d'avoir une vue d'ensemble des problèmes dans le monde et de me demander où l'on peut faire le plus de bien.
- Un exemple tiré de votre livre: «S'il y aura peut-être plus de décès dus aux canicules estivales comme en 2003, ce nombre sera plus que compensé par les vies sauvées durant des hivers moins froids.» Mais vous ne poussez pas la réflexion en prenant en compte les désertifications, sécheresses, difficultés d'approvisionnement en eau, consécutives au réchauffement, qui engendreront elles aussi des morts supplémentaires...
- Les vagues de chaleur vont certes causer une baisse de la productivité dans l'Afrique subsaharienne. Et j'en parle honnêtement. Mais elles vont aussi prolonger la saison des cultures ailleurs dans le monde, permettant d'y accroître la productivité. Si l'on tient compte des pires prévisions, le bilan mondial afficherait probablement un déficit de productivité de 1,4% vers la fin du siècle. Avec l'amélioration actuelle des modes de production, la productivité qui aurait été obtenue en 2100 dans un monde sans changement climatique le serait alors en... 2101 en tenant compte du réchauffement. Quid de l'argument selon lequel cette légère baisse de productivité va péjorer la faim dans le monde? En annihilant le réchauffement climatique, on pourrait éviter à 20 millions de gens de souffrir de la faim dans 100 ans. Mais en faisant quelque chose dès maintenant contre la malnutrition et à des coûts inférieurs, on pourrait aider 200 à 300 millions de personnes.
- Ne livrez-vous pas des arguments à ceux qui continuent à nier le réchauffement climatique?
- Je produis des arguments pour élaborer des politiques rationnelles. Les gens des deux camps viennent y piquer ce qu'ils veulent. Ni l'un ni l'autre n'a tort ou n'a raison: il faut trouver un équilibre entre la négation et la surestimation du réchauffement.
- A la fin de votre livre, vous vous plaignez de ne pas pouvoir faire entendre votre voix dissonante...
- Ma voix est entendue. Mais elle est difficilement audible dans un monde où tant de gens crient si fort au danger. Souvenez-vous de la grippe aviaire, il y a quelques années: nous nous sommes tous très intensément inquiétés. Mais sur de fausses idées: nous nous focalisions sur les oiseaux en Europe, alors que l'on sait que le problème est essentiellement localisé en Asie du Sud-Est. Cela nous a conduits à être «gavés» de toutes ces histoires. Et maintenant, plus rien.
»Or, autant l'inquiétude exagérée de naguère que le manque de souci actuel sont aberrants. Car le problème existe toujours. Je crains qu'on ne réagisse pareillement avec le climat: les gens se fatiguent. Nous avons besoin de «refroidir le débat», de retrouver des conversations rationnelles. Et se dire qu'il y a aussi dans le monde d'autres grandes questions, pas aussi «glamour», mais au sujet desquelles on peut faire beaucoup plus aujourd'hui.