Les voitures les plus polluantes sont interdites dans les « zones écologiques" de Hanovre, Cologne et Berlin. Pour accéder en voiture aux centres-villes de Berlin, Hanovre et Cologne, il faut, depuis le 1er janvier, montrer patte blanche, ou plutôt pastille verte, jaune ou rouge. Des pastilles que les automobilistes ont pu se procurer chez leur garagiste ou dans une station-service, pour une somme comprise entre 5 et 10 euros.
S'ils veulent circuler au sein de périmètres décrétés « Umweltzone » (« zones écologiques ») dans ces trois villes, ils doivent la coller sur leur pare-brise, sous peine d'une amende de 40 euros et du retrait d'un point sur leur permis, Dans un pays qui aime donner le « la » en matière d'écologie, la mesure inaugure symboliquement l'année 2008.
Le but affiché par le ministère de l'Environnement est de lutter contre les particules fines qui, émises par les pots d'échappement les plus polluants, « provoquent chaque année, en Allemagne, quelque 75 000 décès prématurés » selon, l'association écologiste « Deutsche Unwelthilfe ».
Voitures, bus et camions sont désormais classés en fonction de leurs émissions. Les plus « sales » - essentiellement les diesels anciens, répondant aux normes Euro 1, ou les moteurs essence non dotés de pots catalytiques - ne peuvent tout simplement plus accéder à ces « zones écologiques ».
Les autres (pastilles jaunes et rouges, c'est-à-dire les diesels répondant aux normes Euro 2 et 3), n'auront le droit d'y rouler que jusqu'à l'horizon 2010. Dans deux ans, seuls les véhicules dotés d'une pastille verte seront tolérés. Le filtre à particules sera alors obligatoire.
20 autres villes
Rien que dans la capitale allemande, 1, 7 million de véhicules sont aujourd'hui pourvus de leur pastille (60 % de vertes, 10 % de jaunes, 5 % de rouges), tandis que 80 000 sont interdits d'accès dans la zone écologique. Soit un périmètre de 88 kilomètres carrés, délimité par le « ring », le périphérique. Seules trois grandes métropoles sont à ce jour concernées.
Mais la mesure doit être étendue à vingt autres villes, avant la fin de l'année. Soutenus par le puissant club Adac (première association d'automobilistes du pays), de nombreux conducteurs dénoncent une rentrée d'argent facile pour l'État et se présentent volontiers comme victimes.
Les transports aériens, entend-on, devraient être les premiers contraints à certaines normes. L'industrie de l'automobile - secteur clé de l'économie du pays - ne devrait pas être pénalisée par cette mesure. Les grosses cylindrées, BMW ou Mercedes ou Porsche, ne sont pas plus visées que les autres.
Lorraine ROSSIGNOL.