Paris et Berlin se rapprocheraient afin de contrer les propositions de la Commission européenne pour réduire les émissions de CO2. Nicolas Sarkozy alerte Bruxelles sur le risque de délocalisation industrielle. Selon l'édition électronique du Financial Times, Paris serait en discussion avec Berlin en vue de contrer les propositions bruxelloises. Nicolas Sarkozy, le président français, a adressé une lettre à José Manuel Barroso, le président de la Commission, dans laquelle il estime que certaines propositions ne sont "ni efficaces, ni économiquement soutenable", car elles ne prennent pas en compte ce que la France a déjà fait.
Certain Etats européens cherchent à refreiner les ardeurs de Bruxelles en matière de lutte contre le réchauffement quelques mois seulement après avoir plaidé pour que l'Europe soit à l'avant garde de ce combat. Alors que Bruxelles s'apprête à dévoiler, en principe le 23 janvier, son plan de réduction des gaz à effet de serre pays par pays à l'horizon 2020, certains dirigeants politiques tentent d'en édulcorer la teneur par crainte de conséquences négatives sur l'économie européenne.
Selon l'édition électronique du Financial Times, Paris serait en discussion avec Berlin en vue de contrer les propositions bruxelloises. Nicolas Sarkozy, le président français, a adressé une lettre à José Manuel Barroso, le président de la Commission, dans laquelle il estime que certaines propositions ne sont "ni efficaces, ni économiquement soutenable", car elles ne prennent pas en compte ce que la France a déjà fait.
Dans ce document, que le Financial Times a pu voir, le président français souligne son soutien à un système de réduction des émissions et de promotion des énergies renouvelables mais estime que les propositions de la Commission peuvent pénaliser la France et mettre en danger l'industrie européenne. "Les contraintes européennes pourraient inciter l'industrie à délocaliser sa production" vers des pays exonérés d'obligations de réduction des émissions de CO2. "Les émissions mondiales n'en diminueraient pas et les emplois déserteraient l'Europe", ajoute t-il.
Selon les calculs du FT, Paris pourrait devoir augmenter son objectif d'usage des énergies renouvelables de 9% de sa consommation totale l'an passé à 20% d'ici à 2020. La Grande-Bretagne doit également faire face à une substantielle hausse de sa consommation d'énergies renouvelables - d'environ 2% à 13 ou 14% - d'ici à 2020 afin de satisfaire les objectifs auxquels Tony Blair s'était engagé peu avant de quitter son fauteuil de premier ministre. Toujours selon le FT, l'Allemagne pourrait compter environ 18% de son énergie en provenance des renouvelables, tandis que la Suède pourrait se situer avec plus de la moitié.
Selon une étude récente, l'essentiel de la compétitivité de l'économie britannique ne serait pas mise en cause par le système de l'Union européenne d'échange des émissions. Toutefois des activités comme le ciment, l'acier, l'aluminium, la chimie, les fertilisants et l'industrie du papier pourrait être affectée, selon les études du Carbon Trust, un organisme soutenu par le gouvernement afin d'aider les entreprises à réduire leurs émissions.
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