Jeudi 31 janvier 2008, l'agence de l'eau Seine-Normandie et le groupement des agriculteurs biologiques d'Ile-de-France (Gabif) ont signé un partenariat visant à développer sur ce territoire un programme favorisant le développement de l'agriculture bio dans les zones de captage d'eau potable. « Je souhaite que cette convention, pionnière dans sa catégorie, soit la première d’une longue série. Il faut que ce type d’initiative puisse être généralisé sur l’ensemble des bassins, de manière à engager au plus vite des opérations territoriales qui permettront tout à la fois de concilier le développement de l’agriculture biologique et la structuration de ses filières avec la protection voire la reconquête de la qualité de la ressource en eau » a précisé Nathalie Kosciusko-Morizet.
Ce partenariat consiste à mener des actions préventives sur les zones humides et les bassins d'alimentation des captages franciliens les plus pollués en nitrates et pesticides. Un tel cas de figure concerne au moins la moitié de la superficie des bassins du territoire francilien. L'initiative est donc bienvenue et inédite : d'autres régions connaissant la pollution de leurs zones de captage pourraient copier cet exemple, qui est inspiré d'expériences européennes satisfaisantes.
Ce contrat quinquennal mise sur la sensibilisation et la formation. Le Gabif mettra ainsi à disposition une équipe de trois animateurs ayant pour tâche de sensibiliser les agriculteurs, de motiver les conversions aux modes de production bio et de promouvoir des pratiques raisonnées au sein des établissements agricoles.
Financées à hauteur de 200.000 euros par an (dont 50% par l'agence de l'eau Seine-Normandie, le reste étant réparti pour moitié entre la région Ile-de-France et le Gabif), ces actions d'accompagnement comporteront des diagnostics environnementaux dans les fermes biologiques.
L'agriculture francilienne bio ne représente que 0,7% de la SAU (surface agricole utile) régionale. Pour atteindre les objectifs du Grenelle de l'environnement qui est de faire passer d'ici à 2010 la moyenne nationale de 2% à 6% de SAU dédiées au bio, il faut multiplier ce type d'actions !
Nathalie Kosciusko-Morizet a participé à cette première en France : la signature d’un contrat de partenariat entre l’Agence de l’eau Seine-Normandie et les Agriculteurs bio d’Ile-de-France. L’objectif : la protection et la reconquête de la ressource en eau par le développement de la culture bio.
Une culture qui respecte la qualité de l’eau.
Dans le cadre des conclusions du Grenelle Environnement, les objectifs d’augmentation des surfaces dédiées à l’agriculture biologique (6% en 2012 et 20% en 2020) ont été couplés avec la recommandation que ces surfaces puissent être situées de préférence sur les 700.000 hectares
Des objectifs à court et à long terme
A l’instar de l’expérience menée avec succès par la ville de Munich*, le principe est de profiter des pratiques agronomes de l’agriculture biologique sans pesticides ni engrais chimiques pour :
* à court terme, préserver la ressource en eau tout en réduisant les coûts de son traitement par la prévention de la pollution à la source ;
* à plus long terme, améliorer la qualité des eaux et réduire les impacts sur les milieux naturels.
Ce premier partenariat est d’autant plus capital qu’il intervient dans une région, l’Ile-de-France, où la pression polluante sur les masses d’eaux souterraines est particulièrement forte et où la qualité des eaux superficielles n’est pas non plus satisfaisante. La raison de cette dégradation est liée notamment aux pollutions diffuses d’origines agricoles (pesticides, nitrates...) présentes sur l’ensemble du territoire rural francilien. Pollutions qui entraînent des coûts élevés de traitement des eaux.
Une équipe pour la promotion de l’agriculture bio
Le contrat d’animation et d’assistance technique entre l’Agence de l’eau Seine-Normandie et le Groupement d’agriculture biologique d’Ile-de-France comprend la mise à disposition d’une équipe composée de plusieurs animateurs. Leur mission consistera principalement à accompagner et favoriser les conversions en agriculture biologique ainsi qu’à sensibiliser, promouvoir, vulgariser et diffuser ces pratiques, notamment auprès des jeunes dans les établissements d’enseignement agricole.
« Je souhaite que cette convention, pionnière dans sa catégorie, soit la première d’une longue série. Il faut que ce type d’initiative puisse être généralisé sur l’ensemble des bassins, de manière à engager au plus vite des opérations territoriales qui permettront tout à la fois de concilier le développement de l’agriculture biologique et la structuration de ses filières avec la protection voire la reconquête de la qualité de la ressource en eau » a précisé Nathalie Kosciusko-Morizet lors de son déplacement.
*L’expérience de Munich : avec la conversion de l’agriculture biologique des exploitations agricoles de la zone de captage d’eau, la teneur des eaux en nitrates est passée de 15 mg/l en 1991 à 6,3 mg/l en 2005.