Dans le cadre de la politique de lutte contre le changement climatique et d’amélioration de la sécurité d’approvisionnement énergétique, le Gouvernement a réaffirmé la nécessité de développer les énergies renouvelables. Parmi elles : l’énergie éolienne.
L’énergie éolienne en France : où en sommes-nous ?
En 2007, la puissance totale du parc éolien français a atteint près de 2 500 MW*, plaçant ainsi la France au 3ème rang européen en termes de puissance annuelle installée, derrière l’Allemagne et l’Espagne.
L’Union européenne et la France : des objectifs ambitieux de développement des énergies renouvelables
Le développement des énergies renouvelables, associé à une politique ambitieuse d’économies d’énergie, s’inscrit dans l’objectif de diversification des approvisionnements énergétiques de la France, dans le cadre de la stratégie de réduction des émissions de gaz à effet de serre de 20% défini par le Conseil Européen de mars 2007.
Les objectifs du Grenelle Environnement : atteindre 20% d’énergie renouvelable dans la consommation finale d’énergie...
L’objectif fixé est de réduire la part des énergies carbonées et d’augmenter la part des énergies renouvelables de 20 Mtep1 en 2020 afin d’atteindre une proportion d’au moins 20% d’énergies renouvelables dans la consommation finale d’énergie. Ceci suppose une augmentation de toutes les énergies renouvelables.
L’ADEME : une politique d’aide aux projets sur les énergies renouvelables
Les données du gestionnaire du Réseau de Transport d’Electricité (RTE) indiquent que la consommation d’électricité continue à croître malgré les efforts de maîtrise de la demande d’électricité. Le premier objectif est donc de réduire la consommation d’énergie. A cet effet, l’ADEME vient de modifier sa politique d’accompagnement des projets portant sur les énergies renouvelables. Ses aides sont désormais conditionnées à une étude préalable d’efficacité énergétique : avant de produire plus d’énergie, il faut avant tout réduire au maximum les besoins de consommation.
Les scénarios prévisionnels du RTE à l’horizon 2015 : les émissions de CO2 associées à la croissance de l’énergie éolienne diminuent
La production éolienne se substitue essentiellement à des productions à partir d’énergies fossiles.
Le RTE a élaboré plusieurs scénarios de croissance des consommations et du parc de production d’électricité en France à l’horizon 2015.
La majorité des scénarios intégraient un développement de l’éolien qui passait de 2 200 MW en 2006 à 15 000 MW en 2015. Dans ces scénarios, une réduction nette des émissions de CO2 du système électrique est prévue entre 2006 et 2015 (entre 15 et 35 %).
En 2020, un parc de 25 000 MW devrait permettre d’éviter l’émission par le secteur énergétique de 16 millions de tonnes de C02 par an.
Les spécificités de climat français : un atout pour le développement de l’énergie éolienne
La variabilité de l’énergie éolienne est une réalité physique mais les progrès de la modélisation et de la prévision météorologique permettent de les anticiper de mieux en mieux. L’analyse du dernier bilan prévisionnel du RTE démontre que la productivité du parc éolien français est largement supérieure à la moyenne européenne.
Cette spécificité s’explique par le caractère particulièrement avantageux des régimes de vent français, deuxième gisement éolien en Europe, derrière la Grande-Bretagne.
En France, comme le montrent les atlas éoliens départementaux et régionaux réalisés par l’ADEME en partenariat avec les acteurs territoriaux, nous disposons de trois régimes climatiques différents et complémentaires : océanique, continental et méditerranéen. De ce fait, le vent souffle toujours quelque part dans l’hexagone. Les éoliennes étant déployées sur l’ensemble du territoire, elles peuvent donc continuer à approvisionner le réseau électrique national.
Par ailleurs, contrairement à certaines affirmations, l’électricité d’origine éolienne ne nécessite pas une puissance équivalente en centrale thermique pour pallier ses variations.
Selon les experts du gestionnaire du Réseau de Transport d’Electricité, un parc éolien national d’une puissance de 10 000 MW, réparti sur les trois régions climatiques, apporte la même puissance garantie que 2800 MW de centrales thermiques à flamme, évitant ainsi les émissions de CO2 associées.
Des coûts de mieux en mieux maîtrisés
Une analyse de l’ADEME des données du RTE montre que les émissions de CO2 évitées par l’éolien sont de 300 g/kWh. Une étude du RTE sera conduite prochainement pour affiner ce résultat. La Commission de Régulation de l’Energie (CRE) prévoit par ailleurs pour 2008 une production de 5,5 TWh qui représentera donc 1,65 millions de tonnes de CO2 évitées (sur un total d’émissions françaises d’environ 500 millions).
La montée en puissance de l’éolien se traduira, suivant les prévisions de la Commission de Régulation de l’Energie (CRE) pour 2008, par un coût de 92M€ ; cela équivaut à un coût de la tonne de CO2 évitée par l’éolien estimée à environ 56 €.
Par ailleurs, la CRE estime le MWh éolien à 85 € contre 68,6 € pour l’électricité du marché (+ 13 € par rapport à 2006). Le surcoût payé par EDF est donc de 16,4 € par MWh (contre 29,4 € par MWh en 2006 et 60 € par MWh en 2001). Sur la base de 384 TWh soumis à la CSPE, le coût de l’éolien, pour le consommateur, est donc de 0,024 centimes d’€ par kWh consommé. Pour un ménage français qui consomme 2 500 kWh/an (hors chauffage électrique), le coût est donc de 0,6 €/an.
*Le mégawatt (MW) est une unité de puissance électrique qui vaut un million de watts.
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© MEDAD Ghislaine SEREMES