Jeudi prochain, le rapport commandé par l'ADEME sur le calcul des émissions de CO2 produites par la filière du carburant bio sera publié. Il remet le biocarburant dans la course. Attendu depuis des mois par les acteurs de la filière bio-carburant, le rapport commandé par l'Ademe (Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie) au cabinet indépendant Bio Intelligenceservice sera publié jeudi. Il vise à déterminer, pour la filière française, une méthode de calcul permettant de mesurer les émissions de CO2 calculées depuis la culture de la plante jusqu'aux rejets des pots d'échappement.
Cela devrait apporter un élément objectif d'analyse car, depuis des mois, divers études s'acharnent à remettre en cause l'intérêt environnemental des bio-carburants au niveau mondial.
De part et d'autre de l'Atlantique, pétroliers, écologistes, politiques cherchent des arguments pour prouver que ce carburant alternatif n'est pas une solution d'avenir. La toute dernière, diligentée par le Ministère de l'écologie allemand, a tellement semé le doute dans l'esprit de la communauté européenne qu'elle pourrait réviser son objectif d'incorporer 10% de bio carburant dans le Super en 2020. Pourtant au niveau européen, certains, dont bon nombre de responsables de la filière agricole, tentent de contrecarrer ces conclusions pour prouver l'intérêt économique et écologique de cette filière verte. La méthode de calcul de l'Ademe arrive donc à point nommé pour ses défenseurs qui, comme Alain d'Anselme, Président de la SNPAA (Syndicat national des producteurs d'alcool agricole) expliquent: « En théorie, cette nouvelle allocation énergétique donne, des résultats légèrement moins favorables à l'E85 que ceux établis en 2002 par l'Ademe et le cabinet Price.
Cependant, les nouvelles générations d'usines sont tellement plus performantes en termes de rendement et de réduction des émissions polluantes que le bilan global du bio éthanol produit en France ne permet pas de remettre en cause le bien fondé de ce carburant alternatif, ni la pertinence du soutien que lui apporte le gouvernement. » Bernard Chaud, Directeur des Projets du groupe sucrier Tereos, précise ainsi que, selon cette méthode de calcul, le bilan CO2 d'une voiture roulant à l'E85 serait, à unité d'énergie équivalente, en moyenne européenne, 55 % inférieure à celui d'une autre fonctionnant au Super Sans plomb ».
Anne Léveillé