Paradoxalement, ce précieux liquide, acheminé à grands frais par voie maritime depuis la cité phocéenne, proviendra de la région la plus sèche de France. De l'eau venant de la Durance 28 000 mètres cubes
Le gouvernement régional catalan avait indiqué au début de l'année qu'il envisageait très sérieusement d'importer de l'eau depuis la France
L'eau venant de France aura deux origines : de l'eau non traitée puisée dans le Canal de Provence qui sera convoyée à partir de Fos-sur-Mer (site du Port autonome de Marseille), vers une station de traitement à Barcelone ; et de l'eau potable du réseau de Marseille qui sera injectée directement dans les tuyaux catalans.
Cet apport, qui ne représentera que 7 à 8 % des besoins des Barcelonais, suffira pour leur éviter les coupures qui les menacent l'été, lorsque la population double avec la venue des touristes. La formule, très coûteuse (90 % du coût en transport) ne peut être que transitoire, soulignent les fournisseurs marseillais.
En fait il s'agit d'assurer la soudure d'ici la mise en service d'une usine de dessalement d'eau de mer de 200 000 m3/jour qui doit être opérationnelle fin 2009. Une usine commandée par la société des eaux de Barcelone, au Français Degrémont, filiale de Suez Environnement, et Aguas de Barcelona, partenaire industriel espagnol de Suez.
Jean Savaric.
Un projet d'aqueduc remis à flot
L'idée consistant à acheminer de l'eau du bassin du Rhône vers la Catalogne 320 km la Généralité la Catalogne
En 1997, le projet paraissait en bonne voie avec, côté français la création d'une filiale où quelques fleurons hexagonaux de l'énergie, du BTP et de la gestion de l'eau s'étaient investis: Alstom, Générale des Eaux (aujourd'hui Vivendi), EDF, Bouygues, Spie Batignolles, Suez Lyonnaise des Eaux. La SEPA LRC
Néanmoins, le dossier a été creusé et un comité scientifique de juristes, diplomates, hydrauliciens, spécialistes de l'environnement a conclu à la neutralité de l'impact environnemental de l'ouvrage.
Il s'inscrirait dans le prolongement du canal Philippe-Lamour (Arles-Mauguio) qui amène déjà une petite partie des eaux du Rhône vers le Languedoc. L'eau serait acheminée jusqu'à la frontière espagnole grâce à 5 stations de relèvement, passerait le col du Perthus grâce à un tunnel de 4 km