A l'occasion de la visite du Président de la République en Afrique, la France a lancé une initiative qui vise à renforcer la croissance économique en Afrique sub-saharienne, allant ainsi de pair avec l'atteinte durable des objectifs du Millénaire.
L'initiative vise à favoriser le développement des entreprises privées locales en accompagnant en particulier les PME qui sont souvent les plus génératrices d'emploi. Elle consiste à élargir leur accès au financement, en mettant à leur disposition des prêts, des garanties et en prenant des participations.
L'initiative est mise en oeuvre par l'Agence Française de Développement, principal opérateur français de l'aide au développement, notamment au travers de sa filiale Proparco spécialisée dans le financement du secteur privé.
L'initiative se développera sur trois axes :
- la création d'un fonds d'investissement africain de 250 millions d'euros
- la mise en place d'un nouveau fonds de garantie de 250 millions d'euros
- le doublement de l'activité de prêts et prise de participation de l'AFD auprès du secteur privé africain qui atteindra 2 milliards d'euros sur 5 ans.
L'engagement financier de la France sur cette initiative sera de 2,5 milliards d'euros. Il permettra de mobiliser 7,75 milliards d'euros grâce à l'effet d'entraînement des financements français sur d'autres investisseurs, y compris des investisseurs africains. Il permettra de soutenir 2000 entreprises et de créer plus de 300 000 emplois, portant ainsi le soutien de la France au secteur privé en Afrique à un niveau jamais atteint jusque là.
Création d'un fonds d'investissement africain
La France lance la création d'un fonds d'investissement africain de 250 Meuros. Il favorisera la croissance des PME africaines en leur apportant une ressource financière de long terme et un appui en matière de management.
Ce fonds sera consacré à des opérations plus risquées que ce que le marché accepte spontanément de financer. Il s'intéressera notamment aux nouvelles frontières de l'économie, les secteurs sociaux, les pays ou zones en sortie de crise, les très petites entreprises, afin de susciter un effet d'entraînement sur l'économie. Il pourra catalyser, à terme, environ un milliard d'euros de capital risque sur le continent et créer et maintenir plus de 100 000 emplois.
Il s'agit, à travers ce fonds, de prendre principalement des participations dans des fonds d'investissement afin qu'ils prennent à leur tour des participations dans des entreprises ou des institutions de microfinance. L'objectif est de mettre en place une plateforme permettant de partager des risques et de créer un effet d'entraînement sur l'économie locale.
Cet outil financier permettra d'atteindre au moins vingt fonds différents eux mêmes actionnaires d'environ 800 PME. Il permettra l'émergence de gestionnaires de fonds locaux qui apporteront, en plus de leur soutien financier, un appui en termes de management, aux entreprises qu'ils soutiendront. Une partie des gains attendus sera réinvestie localement dans des programmes de formation et de service aux entreprises.
Création d'un fonds de garantie
La France lance la création d'un nouveau fonds de garantie, doté de 250 Meuros. Il permettra aux petites entreprises d'avoir accès au crédit bancaire et au capital en partageant le risque commercial avec les banques locales et en réduisant le risque pris par les investisseurs.
L'expérience menée depuis trois ans par l'Agence Française de Développement (AFD) avec le fonds de garantie ARIZ a montré son succès. En permettant de partager les risques à hauteur de 50% avec les banques locales sur les prêts qu'elles octroient aux entreprises, le fonds ARIZ a amené un nombre croissant de banques à financer des PME et ainsi créer des emplois.
Fort de cette expérience, ce nouveau fonds de garantie, ARIZ 2, est destiné à changer d'échelle. Il élargira l'accès des PME aux garanties en allégeant les procédures actuellement en place et en assouplissant les critères d'éligibilité. Plus de banques partenaires y adhéreront, permettant de toucher de nouvelles entreprises (plus grosses et plus petites), et dans des secteurs nouveaux, notamment le développement durable.
Le fonds devrait couvrir d'ici 5 ans plus de 750 Meuros d'encours de garantie. Il permettra de soutenir chaque année environ 400 entreprises et de créer ou maintenir à terme de plus de 60 000 emplois. Ce fonds sera mis en place de façon progressive, les premiers pays concernés pourraient être Madagascar, le Kenya, l'Afrique du Sud, le Cameroun, le Mali, le Sénégal et le Ghana.
Doublement de l'activité de l'AFD en faveur du secteur privé en Afrique
Parallèlement à la mise en place des deux fonds régionaux de 250 Meuros, l'Agence Française de Développement (AFD) doublera d'ici 5 ans son activité directe de prêts et de prise de participation auprès des entreprises privées Afrique sub- saharienne qui atteindra 2 Milliards d'euros au cours des cinq prochaines années.
Cette augmentation passera en premier lieu par PROPARCO, la filiale secteur privé de l'AFD qui triplera son capital en 2008. Cette augmentation de capital lui permettra d'accompagner la croissance actuelle de l'Afrique en répondant à ses besoins de financement nouveaux en particulier en matière de capital investissement et de financements longs dans les secteurs des infrastructures, des mines et des agro-industries. En engageant sur 5 ans plus de 2 milliards d'euros de prêts et de prises de participation au profit du secteur privé en Afrique, la filiale Proparco pourra catalyser ainsi 6 milliards d'investissement et créer ou maintenir 140 000 emplois.
Cette augmentation de capital préfigure l'agenda français sur l'Afrique et la Méditerranée. PROPARCO est la seule institution financière de développement européenne dont la gouvernance repose sur les partenariats publics et privés associant des institutions financières françaises, européennes et africaines.