Ces mouvements ont connu un pic dramatique samedi à Haïti : un policier nigérian de l'ONU a été tué par balles à Port-au-Prince, après la destitution du Premier ministre, et en dépit de l'annonce par le président René Préval d'une baisse du prix du riz pour apaiser la colère de la population.
La Banque mondiale considère que 33 États dans le monde sont menacés de troubles politiques et de désordres sociaux à cause de la montée brutale des prix des produits agricoles et énergétiques.
Pour le directeur général du Fonds monétaire international, si rien n'est fait, « des centaines de milliers de personnes vont mourir de faim… ce qui entraînera des cassures dans l'environnement économique », a-t-il, aussi, mis en garde.
Des « émeutes de la faim » au XXIe siècle… C'est pourtant bien ainsi, scandaleux paradoxe, dans un monde qui regorge de richesses, qu'il faut qualifier les révoltes qui ont embrasé récemment plusieurs pays d'Afrique et des Caraïbes : Mauritanie, Cameroun, Burkina Faso, Éthiopie, Indonésie, Égypte, Maroc, Côte d'Ivoire, Sénégal, Madagascar, Philippines et Haïti.
Ces émeutes consécutives à la hausse des prix des denrées alimentaires et plus particulièrement du pain, basique et symbolique, provoquée par la hausse des prix des céréales alimentaires.
Ces mouvements ont connu un pic dramatique samedi à Haïti : un policier nigérian de l'ONU a été tué par balles à Port-au-Prince, après la destitution du Premier ministre, et en dépit de l'annonce par le président René Préval d'une baisse du prix du riz pour apaiser la colère de la population.
Des milliers de personnes avaient manifesté ces jours derniers, souvent violemment, dans la capitale et en province, pour dénoncer la brusque hausse des prix des denrées de base dans le pays le plus pauvre du continent américain.
banque mondiale : LE sos
De son côté, l a Banque mondiale, a appelé les gouvernements des pays membres à intervenir d'urgence pour éviter que la crise alimentaire n'appauvrisse encore davantage quelque 100 millions de personnes dans le monde.
La Banque mondiale considère que 33 États dans le monde sont menacés de troubles politiques et de désordres sociaux à cause de la montée brutale des prix des produits agricoles et énergétiques.
Le dossier sera discuté lors du G8 Finances, en juin au Japon. La Banque mondiale va octroyer 10 millions de dollars au pays et y envoyer des experts pour aider les autorités à répondre à la crise.
Le programme alimentaire mondial avait déjà reçu plus de la moitié des 500 millions de dollars qu'il a demandés à la communauté internationale avant le 1er mai. Mais « ce n'est pas assez ». « Il demeure urgent que les gouvernements interviennent », a souligné M. Zoellick, le président de la Banque Mondiale.
DSK: «L'impact pourrait être terrible»
En une semaine, le sac de 50 kg de riz est passé sur place de 35 à 70 dollars. Un nouveau et terrible choc pour Haïti, un pays de 8,5 millions d'habitants, où 80 % de la population vit avec moins de 2 dollars par jour, en dessous du seuil de pauvreté. Mais les dirigeants des principales organisations de la planète craignent la contagion de la crise. Les déclarations alarmistes se sont multipliées ce week-end. Les émeutes qui ont frappé jusqu'à présent l'Afrique et les Caraïbes pourraient s'étendre bientôt à l'Asie, estime ainsi Jacques Diouf, directeur de la FAO (organisme des Nations unies pour l'agriculture et l'alimentation).
Il estime surtout que cette situation est appelée à durer : « Je ne vois pas de raisons objectives à des diminutions de prix », explique-t-il. « Il faut donc s'attendre à de nouvelles émeutes de la faim ». Diouf évoque une facture d'importations de denrées alimentaires en hausse de 56 % pour les pays le s plus pauvres. D'où le cri d'alarme de la FAO qui organisera en juin à Rome une conférence des pays donateurs pour recueillir entre 1,2 et 1,7 milliard de dollars.
Le prix de 4 Airbus A 380 ! Pas insurmontable donc si la volonté politique est au rendez-vous. Elle devrait l'être car la hausse des prix alimentaires pourrait avoir de terribles conséquences pour la planète entière si rien n'était fait pour l'endiguer, a souligné à son tour, samedi à Washington, Dominique Strauss-Kahn.
Pour le directeur général du Fonds monétaire international, si rien n'est fait, « des centaines de milliers de personnes vont mourir de faim… ce qui entraînera des cassures dans l'environnement économique », a-t-il, aussi, mis en garde. Les progrès réalisés par les pays pauvres depuis cinq à dix ans en matière de développement pourraient se retrouver « complètement détruits ».
La crise est jugée mondiale par les experts mais, comme d'habitude, les pays les plus fragiles sont en première ligne…