La flambée du prix du brut et la difficulté d'accès aux réserves obligent les pétroliers à innover en matière de réduction de gaz à effet de serre. Selon un scénario très conservateur, les besoins grandissants des pays émergents comme la Chine et l'Inde sont estimés à plus de 100 millions de barils par jour contre 85 millions aujourd'hui. Or la question des capacités de production est loin d'être résolue.
À la lumière de l'évolution des prix du pétrole, il est grand temps d'arrêter d'opposer l'environnement à l'énergie, nous devons réfléchir à la manière dont ces deux éléments peuvent se compléter ", a affirmé hier le directeur général de Total, Christophe de Margerie. En appelant la communauté internationale du pétrole réunie hier à Paris à " agir ensemble ", ce dernier a très bien résumé la problématique de l'industrie pétrolière aujourd'hui : comment satisfaire la croissance de la demande d'énergie au niveau de la planète alors même que " la production mondiale de pétrole ne sera probablement pas suffisante pour répondre aux besoins à l'horizon 2012 ".
Selon un scénario très conservateur, les besoins grandissants des pays émergents comme la Chine et l'Inde sont estimés à plus de 100 millions de barils par jour contre 85 millions aujourd'hui. Or la question des capacités de production est loin d'être résolue. Pis, l'insuffisance de l'investissement, conjuguée à la flambée des coûts de production - lesquels ont doublé ces deux dernières années -, limite les développements. Bien sûr, les progrès technologiques vont permettre d'optimiser le taux de récupération du pétrole et d'exploiter des gisements plus difficiles d'accès.
REDUIRE LA CONSOMMATION D'ENERGIE
Mais, à terme, souligne le patron de Total, il faudra mettre en oeuvre " des mesures pour réduire la consommation d'énergie et travailler à une réduction des émissions de gaz à effet de serre ". Et dans ce domaine, poursuit-il, " il va falloir inventer un nouveau modèle économique d'entreprise ". Un modèle où les compagnies pétrolières internationales et les sociétés des pays producteurs vont devoir se serrer les coudes, partager leur savoir-faire, coopérer davantage dans la recherche de nouvelles technologies, le captage et le stockage de CO2 notamment, qui permettront de réduire les émissions de gaz à effet de serre. " Nous poursuivons nos efforts pour jouer un rôle actif dans les énergies non fossiles, tout particulièrement dans le charbon propre et le solaire ", a-t-il affirmé en précisant que le nucléaire serait " à terme " dans " le coeur de métier du groupe français ".
CHANTAL COLOMER