Reçu à l'Elysée ce lundi, l'économiste et prix Nobel de la paix Mohamed Yunus a vanté les avantages du micro-crédit pour lutter contre la pauvreté, en particulier en Afrique. Nicolas Sarkozy a confirmé de son côté vouloir continuer de financer ce système.
Mohamed Yunus, qui a fondé en 1976 la Grameen Bank, chargée d'octroyer des micro-crédits en particulier aux femmes du Bengladesh, a fait essaimer son concept depuis cette date. Prix Nobel de la Paix 2006, il parcourt le monde pour mettre en avant les vertus de ce système dans la lutte contre la pauvreté. C'est d'ailleurs ce qu'il est venu promouvoir à Paris ce lundi.
Reçu par le président Sarkozy, il a cherché à lui faire comprendre "combien le microcrédit était un outil efficace pour aider les pauvres, et en particulier les femmes, à prendre leur vie en main, à se sortir de leurs problèmes, au bénéfice des enfants", a-t-il déclaré à l'issue de son entretien. L'économiste met particulièrement en avant le cas de l'Afrique.
"Dans de nombreux pays, notamment en Asie, les objectifs du millénaire (en matière de lutte contre la pauvreté) seront atteints mais l'Afrique est très en retard, donc nous devons focaliser notre attention sur les pays africains afin qu'ils atteignent ces objectifs", a-t-il souligné.
Mohammed Yunus a de plus rappelé les engagements des pays les plus riches de la planète, pris lors du sommet du G8 d'Heilingdam, pour aider les nations les plus pauvres. Et invité la France à plaider cette cause lorsqu'elle assurera la présidence française de l'Union européenne, à partir du 1er juillet.
Mission accomplie, apparemment. Dans un communiqué, le président français a dit "partager" les idées de son hôte "sur l'impact de la micro-finance pour réduire la pauvreté dans le monde". Il l'a assuré que "la France poursuivrait et accentuerait ses efforts, particulièrement en Afrique où elle finance déjà plus du tiers des fonds consacrés à la micro-finance".
L'Agence française de développement est en effet très en pointe sur ce secteur, et finance des organismes chargés d'octroyer des micro-crédits. Certaines entreprises françaises ne sont pas en reste. Ainsi, Veolia Environnement a annoncé ce lundi s'être associée à la Grameen Bank afin de créer une société commune qui aura pour but de fournir de l'eau potable aux populations les plus démunies du Bengladesh.
Les habitants pourront s'approvisionner en eau à un prix calculé en fonction de leurs capacités financières. L'intégralité des bénéfices sera réinjectée dans le projet pour financer son expansion.
Lysiane J. Baudu
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