Les Amis de la Terre condamnent fermement la décision de BNP Paribas de structurer et d’organiser le financement du projet nucléaire obsolète de Belene, en Bulgarie. M. Baudoin Prot, directeur général de BNP Paribas, viole ainsi grossièrement l’engagement de ne pas financer la centrale, qu’il avait pris lors de sa rencontre avec plusieurs ONG en juin 2007. Le site prévu pour la construction est situé en zone sismique, le coût des deux réacteurs a explosé de 4 à 7 milliards d’euros et le projet a été refusé par 12 autres banques internationales : les Amis de la Terre dénoncent l’irresponsabilité de BNP Paribas.
Lancée il y a plus de vingt ans, abandonnée puis relancée plusieurs fois, la centrale nucléaire de Belene est extrêmement controversée. Le projet cumule en effet de nombreux risques, à commencer par la situation géographique du site qui se trouve en pleine zone sismique et devrait à elle seule empêcher sa réalisation.
On dénombre également trois autres problèmes majeurs que résume Yann Louvel, chargé de campagne Finance privée aux Amis de la Terre : « Premièrement, la technologie russe retenue n’aurait pas été autorisée en France car elle est dangereuse. Deuxièmement, le projet a subit des violations répétées des procédures requises concernant l’étude d’impact environnemental qui a été bâclée et attaquée en justice. Enfin, le fardeau économique de cette centrale a explosé et est disproportionné pour la Bulgarie, ce qui l’empêchera de développer des solutions alternatives plus appropriées (et plus rentables) comme l’efficacité énergétique ».
Ces raisons ont conduit à une mobilisation pan-européenne très importante des ONG depuis plusieurs années. Elle avait déjà visé BNP Paribas l’année dernière et avait débouché sur un engagement de la banque envers les ONGs. « Le 13 juin 2007, suite à une journée européenne d’actions contre BNP-Paribas dans quinze pays , les Amis de la Terre, Greenpeace, Urgewald et la coalition d’ONG bulgare BeleNE ont rencontré M. Beaudoin Prot en personne. Il a garanti que BNP Paribas ne s’impliquerait pas dans le projet de Belene. Non content de mépriser les ONG, M. Prot se permet de leur mentir effrontément quand il daigne les rencontrer, en présence de ses directeurs de la communication et du développement durable », dénonce Sébastien Godinot, coordinateur des campagnes aux Amis de la Terre.
L’implication de BNP Paribas dans ce projet est d’autant plus malvenue que le contexte de crise financière internationale devrait inciter les banques à mieux mesurer leurs risques. En 2007, une douzaine de banques avaient décidé de se retirer de ce projet qu’elle considérait trop risqué, dans un tout autre contexte financier.
Entre temps, le coût du projet a pratiquement doublé selon l’opérateur bulgare NEK. « Non seulement le projet présente des risques environnementaux et de sécurité intolérables mais c’est également un gouffre financier. L’entêtement de BNP Paribas dans ce projet témoigne bien de son mépris de l’environnement et des sociétés civiles. Son positionnement rétrograde confine à l’irresponsabilité. Les Amis de la Terre réitèrent leur appel à l’abandon immédiat du projet », conclut Yann Louvel.
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Par Yann Louvel
Contact presse : Caroline Prak, Les Amis de la Terre, 01 48 51 32 22 / 06 86 41 53 43
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