Biocoop de Quint-Fonsegrives : une surface de 300 m2 où sont disponibles à la vente plus de 6 000 produits alimentaires et 1500 autres tels que les textiles ou les cosmétiques
Citons par exemple le fonio, sorte de quinoa africaine, délicieuse avec des légumes au wok, des torsades au kamut, ancien blé égyptien, des spaghettines d'épeautre, de la stévia, plante amazonienne en poudre, le lait d'ânesse, cher mais proche du lait maternel, ou encore des boules de saponine destinées… au lavage du linge en machine. C'est ainsi que nous proposons des produits cosmétiques au label bio mais aussi des vêtements . Mais sur les produits au détail, on est très compétitif et surtout, nous fournissons de plus en plus en grande quantité comme la farine qui par exemple s'achète aussi par sac de 5 kg en raison de l'augmentation du nombre de ménage qui fabriquent leur pain explique le patron de Biocoop. Fruits et légumes du marché, sauce soja, huile d'olive première pression et céréales complètes achetées dans une biocoop : depuis de nombreuses années, le panier de Christine est constitué de produits sélectionnés pour leur goût, leur odeur et leur saveur. Au total, ces maraîchers, éleveurs et céréaliers représentent un peu moins de 2 % de la surface agricole utilisée du département, chiffre correspondant à la moyenne nationale. |
Fonio, stévia et lait d'ânesse
« Lassé » de la grande distribution de laquelle il « vient de sortir », Jérôme Bernard a donc choisi « le mieux vivre et la simplicité volontaire » ainsi que « la qualité des aliments ». C'est ce qu'il propose sur une surface de 300 m2 où sont disponibles à la vente plus de 6 000 produits alimentaires et 1 500 autres tels que les textiles ou les cosmétiques. Avec quelques petites particularités bien choisies devant lesquelles il est impossible de ne pas marquer un temps d'arrêt.
Citons par exemple le fonio, sorte de quinoa africaine, délicieuse avec des légumes au wok, des torsades au kamut, ancien blé égyptien, des spaghettines d'épeautre, de la stévia, plante amazonienne en poudre, le lait d'ânesse, cher mais proche du lait maternel, ou encore des boules de saponine destinées… au lavage du linge en machine. « Nous avons choisi cette diversité en plus des produits traditionnels pour élargir l'offre. C'est ainsi que nous proposons des produits cosmétiques au label bio mais aussi des vêtements ». Bon vivant, Jérôme n'en a pour autant oublié la viande et autres légumes frais : « J'adore un vrai barbecue avec une côte de bœuf », dit-il, « L'essentiel est avant tout de retrouver un équilibre végétal/animal, avec une proportion de 70 % pour le premier ».
Côté prix, éternelle question qui soulève les débats dès qu'apparaît le terme bio, « ils restent un peu plus élevés car la production est artisanale. Mais sur les produits au détail, on est très compétitif et surtout, nous fournissons de plus en plus en grande quantité comme la farine qui par exemple s'achète aussi par sac de 5 kg en raison de l'augmentation du nombre de ménage qui fabriquent leur pain » explique le patron de Biocoop.
Voilà qui satisfait pleinement Christelle, 38 ans professeur à Toulouse et résidant à Quint-Fonsegrives future cliente : « Mariée et mère d'un jeune enfant, je suis une consommatrice de produits Bio, mais je n'avais jusqu'ici pas beaucoup de possibilités d'en trouver près de chez moi. C'est fait. Et en plus je pourrai y aller à vélo ».
« La bonne bouffe est ma religion »
Fruits et légumes du marché, sauce soja, huile d'olive première pression et céréales complètes achetées dans une biocoop : depuis de nombreuses années, le panier de Christine est constitué de produits sélectionnés pour leur goût, leur odeur et leur saveur. « La bonne bouffe est ma religion depuis plus de trente ans. Je me suis intéressée très tôt à la cuisine, par ma grand-mère et les produits cultivés au jardin d'abord et puis, pour des raisons de santé, à tous les ingrédients utilisés dans la cuisine chinoise, japonaise ou indienne », confie cette Toulousaine persuadée que son calcul est le bon.
Pour son porte-monnaie aussi. « Je ne dépense pas plus que tout un chacun. C'est vrai que le bio est plus cher et qu'on trouve même du très cher avec beaucoup de marketing autour mais quand on achète de bons produits de base, on a besoin de moins de quantité. Quant aux fruits et légumes, ils sont non seulement plus savoureux mais ils se conservent aussi plus longtemps. Il n'y a donc pas de gaspillage », poursuit Christine. Déjà sensible au goût des bonnes choses dans son enfance, sa rencontre avec un acupuncteur chinois l'a définitivement convertie il y a une trentaine d'années. « J'avais des problèmes de santé que les médicaments ne pouvaient pas soigner. Il m'a expliqué l'importance et le rôle de la cuisine. Je suis convaincue qu'on se soigne par la cuisine. Je ne suis pas une intégriste du bio mais tout ce qui n'est pas traité m'intéresse. », conclut cette dernière.
Eaux de pluie et éolienne
Si le Biocoop de Quint n'est pas le premier du genre dans l'agglomération toulousaine à offrir un large éventail de produits bio, il l'est en revanche quant à sa construction. Bois et matériaux destinés à faire baisser les dépenses d'énergie constituent la quasi-totalité de la bâtisse. « Nous avons conçu ce magasin avec des murs comprenant isolant, pare-vapeur et pare-pluie de telle manière à tomber à 58 kW/h/an notre consommation d'électricité. c'est 15 % de plus à l'achat, explique Jérôme Bernard. Mais les dépenses sont en dessous du photovoltaïque qui ne nous a pas séduits. Nous récoltons aussi 30 m3 d'eaux de pluies et très bientôt nous mettrons en place une petite éolienne derrière la maison »
140 producteurs certifiés en Haute-Garonne
La Haute-Garonne compte actuellement 140 producteurs certifiés bio, soit six de plus que l'an dernier. Au total, ces maraîchers, éleveurs et céréaliers représentent un peu moins de 2 % de la surface agricole utilisée du département, chiffre correspondant à la moyenne nationale.
Céréales. « Il y a encore beaucoup de travail à faire en Haute-Garonne pour le bio, explique Sylvain Collet, conseiller bio à la chambre d'agriculture du département. Si on s'intéresse par exemple aux grandes cultures, on s'aperçoit qu'il est plus intéressant aujourd'hui de faire du blé traditionnel puisque le marché est remonté. Il n'y a plus l'écart de prix qui existait il y a deux ou trois ans et, à marges identiques, les agriculteurs préfèrent ne pas changer de formule». Dans le Lauragais, secteur céréalier par excellence, le cahier des charges plus contraignant de la filière bio n'attire pas les vocations.
Fruits et légumes. les producteurs, déjà peu nombreux par rapport aux voisins tarn-et-garonnais, préfèrent s'orienter vers de la vente directe via les marchés de plein vent ou les AMAP (association pour le maintien d'une agriculture paysanne). D'où la difficulté de trouver du bio.
« On manque d'organisation, d'intermédiaires. Nous n'avons par exemple que deux producteurs laitiers certifiés bio en Haute-Garonne. Il n'y a pas assez de coopératives pour trouver les débouchés. L'agriculteur doit lui même faire ses démarches, ça n'a rien d'encourageant. », poursuit Sylvain Collet.
Publié le 19 mai 2008 à 08h50 | Auteur : Emmanuelle Rey
http://www.ladepeche.fr/article/2008/05/19/454600-Le-bio-a-sa-grande-surface.html
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