Les opérations de coulage de béton du réacteur nucléaire de nouvelle génération EPR, à Flamanville (Manche), ont été suspendues le 21 mai, a annoncé l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), mardi. «L'ASN a constaté un certain nombre d'anomalies sur le chantier EPR de Flamanville», a indiqué Thomas Houdré, chef de la division de Caen de l'ASN, au cours d'une conférence de presse. «Techniquement, ces anomalies ne posent pas de problème en matière de sûreté, mais elles illustrent toutefois un manque de rigueur au niveau du chantier qui est inacceptable», a-t-il ajouté. L'ASN a ainsi demandé courant mai à EDF de ne pas engager de «nouvelles opérations de bétonnage dans l'attente d'améliorer la rigueur des contrôles internes», a précisé Hubert Simon, adjoint au chef de la division de Caen. Les anomalies constatées concernent notamment la disposition de certaines armatures de fer non-conformes aux plans constatés par l'ASN lors d'une inspection réalisée le 5 mars 2008, un problème qui s'est reproduit le 21 mai. EDF doit poursuivre ses efforts afin de renforcer sa maîtrise d'œuvre, d'améliorer sa rigueur documentaire et de développer la culture sûreté de l'ensemble des acteurs du chantier», écrit l'ASN dans un bilan du chantier.
Une décision saluée par Greenpeace. «Une décision saluée mardi, par Greenpeace, qui réclame toujours l'abandon du projet. «Suite à une injonction de l’ASN, qui a constaté une énième anomalie dans le ferraillage de l’îlot destiné à supporter le futur réacteur EPR, EDF a été contraint de suspendre les travaux. Le chantier est donc interrompu, déclare Yannick Rousselet, responsable de la campagne Énergie de Greenpeace France, dans un communiqué. Cette décision est d’une extrême importance et confirme ce que nous dénonçons depuis des semaines : de nombreux problèmes s’accumulent sur le site de construction de l’EPR depuis le début du chantier. Voilà enfin EDF sommé de fournir des explications.»