Pour éviter le black-out, la Bretagne, qui ne produit que 8% de l'énergie qu'elle consomme, a lancé ce mardi avec l'Etat un "pacte électrique" pour limiter sa hausse de demande d'électricité, sécuriser son réseau et développer les énergies renouvelables.
"La Bretagne est exposée chaque hiver à un risque de coupure généralisée en cas de vague de froid", a rappelé le ministre chargé de l'Energie, Eric Besson, dans un message vidéo diffusé lors de la signature du pacte à Rennes. La région connaît mardi sa cinquième alerte Ecowatt depuis novembre et il y a "urgence" à sécuriser son approvisionnement électrique, a souligné le président de la région, le socialiste Jean-Yves Le Drian.
Le "pacte électrique breton", conclu notamment avec l'opérateur RTE, l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie et l'Agence nationale de l'habitat, prévoit de diviser par deux la croissance de la consommation bretonne d'électricité d'ici 2015, la portant de 2,6% par an (deux fois plus que la moyenne nationale) à moins de 1,4%. Ce dispositif doit permettre une économie virtuelle de consommation de 950 gigawattheure d'ici 2015, "soit l'équivalent de la consommation d'une ville comme Rennes", a souligné Dominique Ramard, conseiller régional délégué à l'énergie. Pour y parvenir, la région table sur un renforcement du programme Ecowatt d'alertes à la consommation électrique durant les pics, sur des économies d'énergie dans les exploitations agricoles et les industries agroalimentaires, ainsi que sur les dispositifs d'effacement diffus (microcoupures en périodes de pointe) de type Voltalis, avec un objectif de 60.000 boîtiers installés d'ici fin 2011. La création d'une ligne haute tension enterrée de 225 000 volts entre Lorient et Saint-Brieuc, et l'implantation d'une nouvelle centrale au gaz naturel près de Brest, d'une puissance de 450 MW, doivent contribuer à sécuriser l'alimentation électrique de la région.
Par ailleurs, la production électrique des énergies renouvelables doit être portée à 3.600 MWH en 2020, contre 845 actuellement, dont 1.800 pour l'éolien terrestre, 1.000 pour l'éolien offshore, 400 pour le photovoltaïque, 120 pour la biomasse et 10 pour les hydroliennes. Le pacte est notamment financé, à hauteur de 24 millions d'euros d'engagements immédiats, par la Région et à hauteur de 50 millions d'euros par l'Etat.