Les énergies renouvelables : un or vert au prix trop élevé
Sources d'énergie gratuites, inépuisables, locales et mieux distribuées que les énergies fossiles, les énergies renouvelables sont conceptuellement très séduisantes. Leurs atouts devraient permettre aux sociétés énergivores de subvenir à leurs besoins sans compromettre les besoins des générations futures ni dépendre d'autres régions du monde, ceci en créant de l'activité au niveau local, valeur recherchée en temps de crise. De surcroît, elles sont une des armes contre le changement climatique pour les Etats qui croient en l'origine humaine de ce phénomène.
Néanmoins, à cause de caractéristiques bien identifiées telles que leur faible densité énergétique, l'intermittence de la production ou leurs coûts d'investissement élevés, les énergies renouvelables ont encore du mal à s'imposer. De manière générale, lorsqu'on compare les coûts moyens pondérés de l'électricité selon les sources de production, on peut dire que:
- L'énergie hydraulique, la biomasse et la géothermie sont les moins chères des énergies renouvelables.
- Les coûts de l'énergie éolienne sont plus élevés, d'environ 30%.
- L'énergie solaire est la plus onéreuse
Aux Etats-Unis par exemple, la US Energy Information Administration prévoit en 2016 un coût moyen pondéré du kWh de c$26 pour le solaire thermodynamique et de c$40 pour le photovoltaïque, alors que le coût moyen payé par un consommateur résidentiel américain en 2010 varie entre 11 et 12 cents [1].
- Enfin, le rapport entre coût d'investissement et coût total est bien plus important que pour les énergies conventionnelles. Il est entre 0,7 et 0,8 pour le charbon et le nucléaire et de seulement 0,3 pour le gaz alors qu'il atteint plus de 0,95 pour le photovoltaïque et qu'il tourne autour de 0,85 pour les autres énergies renouvelables (rapports calculés à partir des prévisions 2016 de l'EIA [2]).
Ainsi, l'exploitation de l'or vert reste aujourd'hui plus chère que celle de l'or noir et la quasi-totalité de l'argent doit être déboursée au tout début des dizaines d'années pendant lesquelles les centrales électriques fonctionnent. Notons cependant que la taille des projets est généralement moins importante, ce qui réduit les investissements unitaires, et que la rentabilité de ces technologies est fonction d'indicateurs locaux tels que les ressources naturelles qui sont disponibles, le coût de la main d'oeuvre, le coût des énergies concurrentes et le coût éventuel de la tonne de CO2. De ce fait, les calculs économiques n'ont vraiment de sens que dans un contexte et une région donnés et les diverses solutions renouvelables peuvent se développer conjointement car elles ne sont pas automatiquement en compétition.
http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/65521.htm