Par arrêté, le 2 octobre 2009, le ministre de l'écologie et de l'énergie a en effet accordé à Lundin Petroleum un « permis exclusif de recherche d'hydrocarbures liquides ou gazeux », pour une période de cinq ans, dans les plaines du Languedoc portant sur une superficie de 2 348km2.
« Notre priorité, c'est l'extraction et la production de pétrole. Nous pouvons bien sûr exploiter d'éventuelles ressources gazières, mais elles ne constituent pas l'activité majoritaire de notre société » avait expliqué Maria Hamilton, chargée de la communication pour Lundin Petroleum dans notre édition du 14 janvier 2011.
Lundin Petroleum affiche clairement ses priorités, les hydrocarbures, et nie se positionner sur le secteur Narbonnais dans la recherche de gaz de schiste. « Ce n'est pas du tout notre but ici », affirmait bien Alain Buisson, directeur exploration pour la filiale France de la société dans nos colonnes.
Manque de transparence
Mais les écologistes, sont vigilants et ne se contentent pas d'assertion pareille. Face aux permis miniers accordés, de nombreuses associations ont multiplié les mises en garde en France, et exhorté les citoyens à refuser de telles recherches sur le sol.
Leur dynamisme a provoqué un sursaut du côté de l'Association des régions de France, l'ARF.
Les présidents des conseils régionaux ont signé un texte commun dans lequel ils expriment leur « vive opposition à l'exploitation des pétroles non conventionnels impliquant des techniques d'extraction extrêmement dommageables pour l'environnement ».
L'ensemble des régions a exprimé son soutien aux présidents des régions Iles de France, Rhône-Alpes, Midi Pyrénées, Paca et Languedoc Roussillon, qui avaient saisi le ministre de l'écologie et demandé l'annulation des permis d'exploration. L'ARF a dénoncé le manque d'information des élus locaux.
Les écologiques, premiers à déplorer le silence total entourant la délivrance des permis, dénoncent le désastre occasionné par la technique d'extraction de ce gaz. Effectivement, la fracturation hydraulique horizontale nécessite une quantité d'eau inouïe, (15 000 m3) et plus de 500 produits chimiques pour attaquer la roche, à plus de 2000 m de profondeur.
Aux États-Unis, la pollution des nappes phréatiques a illustré les dommages engendrés par cette technique.
À Narbonne, les écologistes de la Narbonnaise informeront le public sur le gaz de schiste le lundi 28 février 20 h 15 au Palais du Travail. On en saura un peu plus.