La ville de La Rochelle va expérimenter dans ses rues à partir du 12 mai des "Cybercars", sorte de minibus électriques sans conducteur. Une première mondiale selon la municipalité. L'expérimentation, qui sera gratuite pour les usagers et se traduira par la mise en circulation de deux puis trois de ces véhicules électriques légers, se prolongera jusqu'à l'été, a dit lors de la présentation du projet Denis Leroy, vice-président de la communauté d'agglomération.
Michel Parent, responsable du programme européen « Cybercars » à l'Inria (1) vient de prendre sa retraite. S'il était hier à La Rochelle, ce n'est plus qu'en qualité de consultant. Mais c'est bien lui le père de la voiture sans chauffeur, qui va irriguer le quartier des Minimes. Il a dirigé, notamment, l'équipe de recherche Imara (2) qui comprend une trentaine de personnes à Paris-Rocquencourt et qui mène des travaux sur la robotique. « Pour moi, Cybus, c'est l'aboutissement de vingt ans d'études », expliquait-il avec un peu d'émotion dans la voix. Car dès le mois de mai, il verra son « bébé » lâché dans la nature ou, plus exactement, dans la jungle urbaine. S'il est cœur du dispositif CityMobil européen depuis le début, il suit les expériences sur les voitures automatisées un peu partout dans le monde. Il sait notamment qu'un système identique à celui qui va être expérimenté à La Rochelle fonctionne à Masdar, dans l'émirat d'Abou Dhabi, et « que des études sont menées au Canada pour faire fonctionner entre deux villes un bus sans chauffeur à… 250 km/heure ». Un véritable BGV (bus à grande vitesse). On est loin des 10 km/heure du Cybus Yamaha de La Rochelle.
Alors que des "Cybercars" sont déjà utilisés sur un site sécurisé à l'aéroport de Londres-Heathrow, ceux expérimentés à La Rochelle sont des véhicules électriques légers pouvant transporter cinq passagers à 10 km/h. Baptisés "Cybus" et équipés de scanners et de radars permettant de détecter et d'éviter les obstacles, les véhicules rochelais ont été conçus par Yamaha et l'Institut l'INRIA. Ils se déplaceront sur un parcours de 800 m comportant cinq stations sur lequel ils se situeront en temps réel grâce à un GPS. Cette voie, qui n'est pas ouverte à la circulation automobile, est en revanche fréquentée par des piétons et des deux roues et traverse des rues ouvertes aux voitures. L'opération s'élève à 500 000 euros, principalement financés par l'Europe, l'Etat, la Région Poitou-Charentes et des industriels et s'inscrit dans le projet européen CityMobil qui promeut l'utilisation des Cybercars en ville.
(1) Institut national sur la recherche en informatique et automatique. (2) Informatique, mathématiques et automatique pour la route automatique : l'Imara est partie prenante du consortium français « La Route Automatisée