Annonce des premiers lauréats de l'appel à projets "Instituts de Recherche Technologique (IRT)
Le commissariat aux investissements d'avenir et le ministère de la Recherche ont présenté lundi les 6 laboratoires qui associeront recherche publique et privée. A la clé : Fin du suspens. Grenoble, Lille, Lyon, Nantes, Metz et Toulouse ont été sélectionnées pour créer un Institut de Recherche Technologique (IRT). Ces pôles – bâtis sur le modèle du "M.I.T" (Massachussets Institute of Technology) - réuniront les travaux de recherche universitaires et ceux des industriels sur des domaines innovants.
Objectif : "donner une crédibilité internationale, scientifique et économique à la France", selon la Ministre, Valérie Pécresse. Au niveau local, ces centres devraient donner naissance à des entreprises innovantes, et in fine, créer des emplois. Pour financer ces projets, l'Etat a prévu de débloquer deux milliards d'euros dans le cadre du Grand Emprunt. L'essentiel du budget étant alloué par des industriels.
La sélection du Ministère est loin de faire l'unanimité, notamment parmi les neuf recalés. Aucun projet "nouvelles technologies de l'information et de la communication" comme celui de System X (ingénierie numérique) à Saclay ou B.com (réseaux et infrastructures numériques) à Rennes n'a été retenu. Ces deux-là bénéficieront donc d'une session de rattrapage fin mai au Commissariat général des investissements d'avenir. D'ici là, les six villes déjà lauréates se frottent les mains.
A Grenoble, l'IRT Nanoélectronique. Ce projet dédié au micro et aux nanotechnologies nécessite 460 millions d'euros d'investissement, dont 100 millions apportés par l'Etat. Le reste est financé par l'Agence nationale de recherche (40%), les entreprises privées et les collectivités locales. Ce nouveau pôle devrait permettre de créer 6.000 emplois directs et indirects.
A Metz, le projet M2P. Porté par le pôle de compétitivité Materalia, ce projet a réussi à fédérer autour de la métallurgie 300 chercheurs venant de toutes les universités lorraines et de certaines écoles d'ingénieurs comme les Arts et métiers Paristech. Objectif : "penser le cycle de vie des matériaux de leur création jusqu'à leur retraitement", a affirmé la Ministre dans une interview accordée au Républicain Lorrain. L'Etat apportera 55 millions d'euros et les partenaires privés, dont Arcelor Mittal, Saint-Gobain ou Faurecia, 120 millions.
A Nantes, l'IRT Jules-Verne. Créer les matériaux de demain pour l'industrie de l'automobile, de l'aéronautique et de la construction navale… Voici la mission du futur IRT nantais, qui verra le jour à Bourguenais dans un bâtiment de 50.000 mètres carrés. Porté par le pôle de compétitivité EMC2, ce futur campus devrait accueillir près d’un millier de chercheurs et favoriser la création de 5.000 emplois directs dans les dix prochaines années. Ce projet nécessite 770 millions d'euros d'investissement (200 millions de l'Etat). L'Université de Nantes-Angers-Le Mans, l'Ecole des Mines mais aussi des industriels dont Airbus, PSA et Alstom apporteront leur contribution.
A Toulouse, l'IRT AESE. La ville rose affiche une ambition : devenir le pôle de recherche des technologies aérothermodynamiques et des énergies embarquées. 1,2 milliard d'euros sont nécessaires. Une centaine d'industriels locaux ont promis d'investir 637 millions d'euros, l'Etat, 400 millions et les collectivités locales et l'Europe, 150 millions.
A Lille, le Railenium. Porté par le Pôle de recherche et d'enseignement supérieur (PRES) de l'Université Lille Nord de France, cet IRT planchera sur les infrastructures ferroviaires du futur à Bachant entre Valenciennes et Maubeuge. Une enveloppe de 100 millions de l'Etat et de 120 millions des collectivités viendra financer ce projet, estimé à 570 millions d'euros, qui devrait créer au moins 9.000 emplois.
A Lyon, le Bio Tech. Le pôle de compétitivité "LyonBioPôle" et l'Institut Pasteur de Paris soutiennent ce centre de recherche dédié à l'infectiologie, qui sera installé sur le site de Gerland. Les laboratoires privés devraient investir 165 millions d'euros, l'Etat 450 et les collectivités, 50. Il sera installé à Gerland, afin de concentrer les compétences en un seul et même endroit.