Cette initiative s'inscrit dans la continuité du plan d'appui à la filière automobile de 220 millions d'euros, que le département avait lancé en 2009.
Les Yvelines sont la terre d'élection de l'industrie automobile et elles entendent bien le rester. Tant pour préserver l'existant - 45.000 emplois et 150 entreprises sont liés à l'automobile -que pour préparer l'avenir. Le département vient de lancer un appel à projets doté de 3 millions d'euros « destiné à permettre la réalisation de démonstrateurs roulants de véhicules électriques intelligents », explique le président UMP du conseil général, Alain Schmitz. Ces véhicules devront pouvoir circuler avec ou sans chauffeur, ce qui implique que les candidats devront aussi faire des propositions en matière d'infrastructures. Une étape de plus vers la mobilité du futur après le prototype présenté récemment par l'Inria ou le Cybergo développé par Induct à Gennevilliers (Hauts-de-Seine).
La fin de la guerre des modes
Ne serait-ce que parce qu'elles ont la voirie en charge, « les collectivités sont les seules à pouvoir répondre aux besoins que nécessite le véhicule électrique », rappelle Philippe Aussourd, président de l'Association européenne pour le développement des véhicules électriques et hybrides, qui coprésidera le jury avec l'architecte Jean-Marie Duthilleul, très lié à la SNCF. « On est en train de sortir de la guerre des modes », estime ce dernier, qui voit dans ce concours un véritable « élan vers l'avenir ». Le ou les lauréats seront présentés par le Conseil général des Yvelines en mars prochain au Salon de l'automobile de Genève.
Pour le département, qui avait lancé un premier appel à projets en 2009 sur le véhicule urbain, ce projet s'inscrit dans la continuité du plan d'appui à la filière automobile qu'il avait lancé cette année-là. Doté de 220 millions d'euros dont 160 millions pour améliorer les accès des usines automobiles, ce plan est « bien engagé », estime-t-on au conseil général. Les crédits destinés à la formation et à la recherche-développement sont pratiquement consommés, tandis que les travaux d'infrastructure demandent un peu plus de temps.
Surtout, le véhicule intelligent va pouvoir s'appuyer sur les réseaux d'entreprises constituées dans le cadre des pôles de compétitivité Systematic et Mov'eo, le projet Seine Aval Véhicules Electriques (Save) ou encore le cluster automobile VeDeCom qui se constitue à Versailles-Satory. S'il est largement ouvert, même aux entreprises en projet, le concours des Yvelines impose aux lauréats d'effectuer la majeure partie de leurs recherches dans le département.