Mercredi 23juin, dans un communiqué, l'association professionnelle de l'énergie solaire, Enerplan, invite Mme Bellon, présidente d'ErDF, à découvrir les bonnes pratiques du gestionnaire de réseau allemand, pays où la production d'électricité photovoltaïque est importante. Mardi 22, au cours d'un colloque de l'Union française de l'électricité intitulé « l'industrie électrique, filière d'excellence pour la France », la présidente d'Erdf a fait part de ses inquiétudes vis-à-vis du développement du photovoltaïque. Elle avait précisé que la croissance du photovoltaïque en France faisait courir des "risques de black-out complet » du fait de « problèmes d'équilibre offre-demande de la boucle locale". La réponse d'Enerplan est rédigée comme suit. « Bien que la France soit encore loin de ses objectifs de déploiement des énergies renouvelables, ErDF s'inquiète de sa capacité à gérer l'augmentation du parc solaire photovoltaïque. Pour rassurer Mme Bellon, présidente d'ErDF, nous l'invitons en Allemagne qui a déjà dépassé dans son mix électrique le seuil d'1% d'électricité solaire qu'a retenu le Grenelle de l'Environnement pour 2020 en France. Cette visite sera l'occasion de prouver par la réalité que si peu d'électricité solaire ne déstabilise pas le réseau électrique allemand. Qui plus est, ce sera l'occasion pour ErDF de s'initier aux bonnes pratiques du gestionnaire de réseau pour connecter les installations photovoltaïques outre Rhin. » Réponse du SER - SOLER
Le communiqué du SER est rédigé comme suit : "Il y a déjà un an, une étude européenne, regroupant distributeurs, producteurs, fabricants, agences nationales de l’énergie et laboratoires de recherche, intitulée « Intégration de source d’énergies décentralisées dans le système électrique d’aujourd’hui *» a été publiée. Cette étude conclut que les réseaux européens actuels peuvent accueillir aisément un grand nombre de sources de production d’électricité décentralisée. Le parc photovoltaïque allemand, qui représente plus de 10 000 MW, fait la preuve de la pertinence des résultats de cette étude. Appliquée au cas français, cette étude démontre qu’aucun changement majeur n’est nécessaire jusqu’à ce que 10 % des consommateurs d’électricité soient équipés d’installations de 5 KW. Il serait nécessaire, en revanche, pour atteindre 20 %, de moderniser le système de gestion du réseau. Le nombre de producteurs s’élève aujourd’hui à 0,1 % des consommateurs en France métropolitaine. Cela signifie qu’aucun risque de black-out n’est à craindre. Il faut néanmoins anticiper le développement de cette forme d’électricité et son accueil sur le réseau, même si la limite qui pourrait impliquer une nouvelle structuration du réseau est encore lointaine. « D’ores et déjà, les industriels travaillent sur les réseaux de demain qui permettront de gérer les flux d’électricité de façon beaucoup plus décentralisée qu’aujourd’hui », explique Arnaud MINE, Président de SER-SOLER. http://www.enr.fr/docs/2010110000_CPphotovoltaiqueetreseauelectrique.doc |
Contre 64% pour le nucléaire, 15,3% pour le thermique à flamme et 20,7% pour l'hydraulique, lit-on en page 46 du rapport. Voilà pour les installations présentes. La production, elle, ne laisse aucune place à ces « autres énergies renouvelables ». Alain Correa, qui a signalé cette curiosité à Rue89, est porte-parole du collectif « Stop EPR, ni à Penly ni ailleurs », qui s'oppose à l'installation du deuxième EPR français, prévue dans cette commune de Seine-Maritime en 2017.
« EDF se fout complètement des énergies renouvelables », estime Alain Correa. En témoigne, selon lui, le fait que « l'équivalent de trois centrales nucléaires » pourrait être produit grâce à des hydroliennes, comme on le voit dans ce reportage diffusé en 2008. La « part de l'électricité et de la chaleur produite à partir de sources d'énergie renouvelable » a légèrement diminué pour le groupe EDF par rapport à l'année précédente : de 8,6% en 2008, on est passé à 8,5 % en 2009 (mais cette part était de 7,7 % seulement en 2007).
Parmi les « indicateurs développement durable » plus encourageants, on apprend (page 16) que les émissions de CO2 dues à la production d'électricité et de chaleur ont diminué par rapport à 2008. Par Augustin Scalbert | Rue89
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