Comment travaillez-vous à la préparation de ce Grenelle?

Greenpeace contribue très activement à la construction d'un front associatif au sein de l'Alliance pour la planète, capable de défendre collectivement une plateforme de mesures fortes et pertinentes, indispensables si l'on veut faire face à l'urgence écologique. Nous valoriserons non seulement les avantages environnementaux de nos mesures, mais également leur énorme potentiel en matière de création d'emplois qualifiés, décentralisés et non délocalisables. Pendant et surtout en amont du Grenelle, nous tenterons de mobiliser au maximum l'opinion publique, les experts, les militants, pour que le Grenelle ne soit pas seulement une négociation mais aussi un moment fort d'information, de débat et de mobilisation autour des solutions écologiques.

Quelles seront les prochaines étapes du Grenelle de l'environnement ?

Le calendrier "Juppé" prévoyait la mise en place de groupes de travail dès la fin juin, comprenant les différentes parties prenantes (Etat, collectivités territoriales, syndicats, patronat, ONG), et chargés d'identifier d'ici la fin juillet les mesures qui devraient être mises sur la tables des négociations lors du Grenelle en octobre. Les mois de septembre de d'octobre devaient être dévolus au débat public et à la négociation elle-même. Au lendemain de la nomination de JL Borloo, nous ne connaissons pas sa vision du Grenelle ni s'il va souhaiter modifier les échéances pour prendre de temps de s'imprégner pleinement des enjeux d'un tel rendez-vous.

La nomination de Michel Barnier à l'agriculture est-elle d'après vous "intéressante" sachant qu'il a été précédemment ministre de l'environnement ?

Pour la première fois depuis des années, le ministre ne sera peut-être pas le ministre des lobbies les plus productivistes et prédateurs de l'agriculture et de la pêche, mais un ministre qui pourrait davantage être à l'écoute de nos propositions en matière d'agriculture et de pêche durable, respectueuses des écosystèmes et créatrices d'emplois. Mais ce n'est qu'une hypothèse, et c'est sur les actes que nous jugerons JL Borloo et M Barnier. Nous devrions d'ailleurs savoir très rapidement si le ministre de l'agriculture défendra comme ses prédécesseurs les OGM ou bien s’il s’appuiera sur le principe de précaution et la volonté des citoyens en optant pour un moratoire. De plus, appliquera-t-il les décisions européennes de fermer la pêche du thon rouge en Méditerranée au 30 juin ou bien acceptera-t-il que le pillage de cette espèce menacée se poursuive en toute illégalité ? Greenpeace en tout les cas, fera son maximum pour que les décisions en faveur de la protection de l’environnement soient prises.