Les changements saisonniers persistants ces dernières années confirment la réalité du réchauffement climatique dans la région arctique, la plus affectée par ce phénomène, selon une étude européenne publiée lundi dans la revue américaine Current Biology.
Les longs hivers rigoureux dans le grand nord reculent pour céder la place, des semaines plus tôt au printemps, explique Toke Hoye de l'Institut national danois de recherche sur l'environnement à l'Université d'Aarhus (Danemark), le principal auteur cette recherche.
Malgré des incertitudes quant à l'ampleur du réchauffement du globe au cours du siècle, ces changements saisonniers, qui persistent d'une année sur l'autre, indiquent que l'Arctique connaît déjà, et subira dans le futur, le plus important réchauffement, ajoute-t-il.
Ces observations dans le grand nord, où l'on prévoit les effets les plus sévères de la montée des températures, donnent une première indication de l'impact du réchauffement du climat dans le reste de la planète, selon ces chercheurs.
S'appuyant sur des études bioclimatologiques, ces chercheurs ont pu observer les changements biologiques les plus rapides en réponse à la montée des températures.
Ils ont établi que les dates médianes de floraison de six variétés de végétaux et de ponte de trois espèces d'oiseaux ont été avancées de plus de 30 jours dans certains cas au cours de la dernière décennie.
«Nous avons été particulièrement surpris de voir que cette tendance au réchauffement était aussi prononcée étant donné que l'été arctique est très court avec seulement trois à quatre mois entre la fonte des glaces et la re-glaciation», a relevé Toke Hoye.
Ces scientifiques ont aussi trouvé des variations considérables dans la réponse au changement climatique de la part des animaux et des plantes appartenant aux mêmes espèces dans les zones où la neige et la glace fondent plus tard dans l'année.
Cette variation pourrait perturber les interactions complexes entre les différentes espèces, selon Toke Hoye qui a conduit ces observations au Groenland.