Les groupes de travail poursuivent leurs réunions préparatoires. Ils remettront leurs conclusions fin septembre.
Les réunions préparatoires au Grenelle de l'environnement, engagement de campagne de Nicolas Sarkozy, se poursuivent selon le calendrier prévu.
Les six groupes de travail, composés chacun d'une quarantaine de représentants des associations écologistes, des syndicats, du Medef, des collectivités locales, du monde politique ou encore d'experts, mis en place avant l'été, se sont déjà réunis deux fois. Les rapporteurs des groupes ont jusqu'au 27 septembre pour réaliser une synthèse de leurs propositions.
Une fois connues leurs doléances, le gouvernement organisera du 1er au 15 octobre des " soirées Grenelle ", consultations régionales auxquelles les citoyens seront conviés, pour juger auprès du grand public de la pertinence et de la faisabilité des propositions parallèlement à un débat sur Internet. Ce n'est que fin octobre, voire début novembre, que le gouvernement, sans doute par la voix du président de la République lui-même, fera connaître ses choix.
DIALOGUE " DANS UN ETAT D'ESPRIT CONSTRUCTIF"
Selon plusieurs participants, les débats se déroulent jusqu'à présent au sein des ateliers " dans une ambiance cordiale ". " Les parties dialoguent dans un état d'esprit constructif ", affirme Arnaud Gossement, porte-parole de France nature environnement (FNE), fédération qui regroupe plus de 3.000 associations environnementales. Ce ne fut pas toujours le cas. Ainsi le groupe de travail numéro 4 (agriculture, pêche, agroalimentaire, distribution, forêts et usages durables des territoires) a-t-il été au bord de " l'explosion ", rapporte l'un de ses membres. L'opposition frontale entre quelques-uns de ses participants sur des thèmes comme l'emploi des pesticides ou encore les OGM (organismes génétiquement modifiés) a échauffé les esprits. " Le groupe 4 a failli disparaître " et ce ne fut évité que grâce à la forte volonté de dialogue, explique un écologiste. Cette soif de " débat démocratique " ravit le ministre de l'Écologie, du Développement et de l'Aménagement durables, Jean-Louis Borloo. " Il y a une alchimie dans ces débats qui me fascine. Les gens se parlent, se mettent d'accord sur les constats, les méthodes ", se réjouit le ministre.
Le pari risqué du Grenelle de l'environnement, instaurer le dialogue sur des thèmes qui ont depuis de longues années toujours été synonymes de conflit entre leurs partisans et adversaires, semble se réaliser. Difficile, pour autant, de dire que tout est joué. Car si les parties dialoguent et débattent, bien des sujets comme les OGM ou le nucléaire restent encore très conflictuels. Le Grenelle commence à peine.
RÉMY JANIN