La chancelière allemande Angela Merkel a exhorté les pays émergents, dont la Chine, à se fixer des limites dans l'émission des gaz à effet de serre pour lutter contre le réchauffement climatique, vendredi à Kyoto où a été signé le Protocole du même nom il y a dix ans.
"Je ne pense pas que les pays émergents devraient être autorisés à émettre sans limite du dioxyde de carbone au fur et à mesure de leur croissance économique, au point que leurs quotas d'émissions de CO2 par habitant en viendraient à dépasser ceux du Japon, de l'Allemagne et des Etats-Unis", a souligné Mme Merkel.
"Les pays émergents vont donc devoir se fixer des limites afin de réduire leurs émissions dans l'avenir, si ce n'est dès maintenant", a-t-elle ajouté.
"Ce sont les pays industrialisés qui doivent d'abord faire des efforts pour réduire les émissions mais afin de régler le problème du changement climatique, il est inévitable de coopérer avec les pays émergents", a plaidé Mme Merkel.
Le réchauffement climatique est le thème central de la visite de la chancelière au Japon, dans la perspective de la conférence de Bali, où doivent être négociées les suites au Protocole de Kyoto qui expire en 2012, et de la prochaine présidence du G8 qui sera assurée l'an prochain par le Japon.
Au sommet du G8 de Heiligendamm (Allemagne) en juin, un nouveau processus de concertation a été initié pour deux ans avec les grands pays émergents du G5, la Chine mais aussi l'Inde, l'Afrique du Sud, le Brésil et le Mexique, afin de les impliquer dans l'effort commun pour réduire les nuisances à l'environnement, en particulier le réchauffement climatique.
Du fait de l'opposition des Etats-Unis, les pays du G8 n'ont toutefois pris aucun engagement chiffré et mesurable dans le temps de réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre.
"Il est nécessaire que nous montrions la voie à suivre pour ce que nous ferons en 2012 et au delà", a souligné Mme Merkel.